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15 août 2016

L'endroit

Cet été, je ne suis pas allé parcourir le monde, visiter des pays lointains, contempler des paysages extraordinaires ou remplir mes journées à coups de visites, excursions et soirées au restaurant, au spectacle. J'ai pourtant fait une randonnée qui sortait de l'ordinaire, quel horrible mot. Je marchais dans une forêt sombre tant la densité des arbres était forte, sans qu'ils ne soient parvenus pour autant à éliminer d'éparses ronciers qui frenaient considérablement ma progression.

Je me retrouvais pourtant un matin à l'aube comme on a coutume de le dire, "au milieu de nulle part". Je situerais volontiers cet endroit sous terre ou au fond d'une grotte tant je le sens coupé du monde. Mais mon âme forestière m'amène à le placer à l'air libre, dans une lointaine clairière difficile d'accès, comme on a coutume de dire, "au fond des bois". 13740904_1354968417863995_1582034771_nEn arrivant à l'endroit, je compris que malgré mon âge avancé et de nombreuses déambulations dans cette forêt, je n'y avais jamais mis les pieds. Je pressentais que peu de gens parvenaient à s'y rendre à la vue de cette herbe et de ces fougères non foulées, tout comme ces quelques lignes que le visiteur de facebook ne lira jamais car il est revenu déjà depuis longtemps sur l'ascenseur. Je ressentais un calme, une paix. Non pas que j'étais en paix avec moi-même, mais un doute pernicieux et destructeur s'était extirpé de moi-même, je n'avais plus à douter. J'aimais. Une des premières conséquences de ce fait étaient que les doutes et les incertitudes d'autrui ne pouvaient plus m'atteindre. Mieux, mon corps se recouvrait d'une peau protectrice argentée sur laquelle le commun des mortels pouvait venir contempler comme dans un miroir ses hésitations, ses manquements, sans parler de desseins plus sombres et funestes. Curieusement je ne trouvais personne dans la clairière, personne ne m'attendait, sans que j'en sois plus surpris que cela. J'entendais bien dans le bois des bruits de pas, des craquements de feuilles trop sèches, jusqu'à des mouvements de cartes déployées de personnes cherchant leur chemin. Il me semblait parfois que quelqu'un m'appelait pour trouver sa voie. Hélas, il m'était impossible de répondre car on ne peut venir à l'endroit que par soi-même. Je me suis assis un temps, bien vite convaincu que personne ne viendrait, conscient que je ne pourrais rester très longtemps car le lieu  se prête davantage à la rencontre qu'à la solitude. Fourbu de toute cette fatigue accumulée durant ma longue parche, je me devais de trouver encore quelque force pour repartir. N'importe quelle direction pouvait  faire l'affaire mais il s'agissait de ne pas se perdre. Des effluves de voix m'étaient bien parvenues au gré du vent de la vallée des hommes en bas. Mais l'écho ne me renvoyait que les paroles de ceux qui crient le plus fort, comme s'ils étaient déjà prêt de s'entretuer. Les hommes pouvaient bien attendre.

Autant que les clairières, j'avais toujours été attiré par les lignes de crêtes. Le sommet ne me permettrait que d'atteindre un but, ne me laissant comme autre choix que de redescendre au bout d'un temps. La crête elle m'attirait, étirant mon plaisir sur une bien plus longue trajectoire, me laissant à tout moment le choix de piquer de l'autre côté. Alors, ramassant avec lenteur mon corps fatigué et mon coeur en mille morceaux, je parvenais à me relever, mon petit sac sur le dos, et m'enfonçai dans la forêt. 

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