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21 avril 2024

Qu'est-ce que c'est que cette histoire de formateur ?

Spontanément, là, comme ça, si on me demandait « qu’est-ce que c’est qu’un formateur technique », je pourrais répondre : c’est quelqu’un qui maitrise bien son métier et qui l’apprend à d’autres. Cette réponse vous convient ? Je le pense. Donc, première idée, pour être formateur, il faut bien maitriser le métier que l’on veut apprendre aux autres. C’est une condition sine qua none. L’expérience professionnelle des formateurs, ce seraient les fondations d’un centre de formation. On voudrait construire une belle école sur des fondations fragiles ? C’est toujours possible. Architecturalement, c’est dangereux. Bien. Facile. Pas tant que ça…

Aujourd’hui, les « professionnels » qui veulent bien devenir formateurs ne sont pas légion. Les explications à ça sont trop longues. Parlons de cela une autre fois. L’entrée dans la vie active est, elle, toujours difficile. Un jeune qui en est à ce stade peut être rebuté par le travail. Son savoir-faire est encore bringuebalant. L’entreprise insuffisamment accueillante. Bref, le jeune préfère partir. Tiens ! Formateur ! Voilà une opportunité moins pénible. Allons y pourquoi pas ! Oui mais alors là, pas d’expérience, et donc pas de fondation. Pas de statistiques à disposition certes, mais disons que ce cas de figure se retrouve souvent aujourd’hui.

Ok, mettons que l’on dispose de ces formateurs avec expérience professionnelle. Pour une personne de ce profil, les choses peuvent sembler simple. Je sais faire, je montre, j’explique, au besoin je remontre, jusqu’à ce que les apprenants sachent faire. Limpide… Les personnes ont de moi l’image d’un bon professionnel qui sait ajouter à sa technique un peu de pédagogie. Disons que l’on serait à la louche, dans un rapport de 80% de savoir faire technique et 20% de pédagogie. Et voilà, ça fait l’affaire.

Je dirais que « ça la ferait » dans le cas d’un patron, ou d’un maitre de stage apprenant le métier à un apprenti à l’entreprise. OK, je montre, j’explique, je remontre, je réexplique… mettons que « ça ne rentre toujours pas ». On va dire au gamin : comme « ça ne rentre pas », par contre toi tu peux sortir !

Pour un formateur, les choses sont un peu différentes. C’est un groupe qu’il a devant lui. Avec, dans ce groupe, là aussi des individus pour lesquels « ça ne rentre pas ». Sauf que là, le boulot du formateur, va être de trouver pourquoi « ça ne rentre pas », et de la, chercher des solutions pour que ça rentre. Le formateur est dans un rapport, lui, cette fois, de 20% de savoir faire technique, et 80% de pédagogie.

Autre façon d’illustrer cette histoire. Quand vous êtes un professionnel, vous exercez votre métier toute la journée. Un crêpier, son boulot, c’est de faire des crêpes. Donc durant ses heures de travail, il fait des crêpes. S’il devient formateur, oui, bien sûr, il fera bien encore quelques crêpes, c’est ce que le « jargon pédagogique » appelle la méthode démonstrative. Mais des crêpes, il n’en fera plus beaucoup, il sera occupé à « autre chose ». Alors, de deux choses l’une : soit notre formateur technique considère que cet « autre chose », ce n’est pas vraiment du travail puisqu’il a gardé la sensation que le travail, c’est que quand il fait des crêpes et d’ailleurs il s’ennuie un peu, il aimerait bien faire un peu plus de crêpes ; ou alors notre formateur veut bien se pencher sérieusement sur cet « autre chose », pour découvrir un univers nouveau, infini, qui lui fera oublier le mot « ennui » à perpétuité, à savoir la « nature humaine ». Comment soupçonner que ce gamin qui ne comprenait jamais rien à rien, pas foutu de faire une règle de trois pourrait devenir un des meilleurs. Fariboles ? Que nenni ! Et ce point est même fondamental. Nous voilà donc avec un premier symptôme pour « diagnostiquer » un formateur : un formateur qui s’ennuie, ce n’est pas très bon signe.

Pour finir avec cette première idée, on pourrait ajouter : aujourd’hui, le mot « formation » est de moins en moins bien défini. Une entreprise peut monter un dossier pour avoir le statut de centre de formation, pour faire de la formation en interne par exemple. Les frontières deviennent poreuses, les routes se croisent, les notions deviennent floues. Alors pourquoi ne pas mieux se définir ainsi en tant que formateur : le formateur, tout en étant un professionnel de son métier, est aussi un professionnel de la pédagogie.

Allez, parlons pédagogie justement. Une formation c’est quoi ? Pour commencer, c’est un temps de vie, important même, qui compte, et qui va compter. Dans notre vie, il y a quoi ? Entre autres choses, un boulot. Il nous permet de gagner notre croûte. Ce n’est pas rien. En amont de ce boulot, il y a pu y avoir… une formation, qui a pu donc conditionner beaucoup de choses. Un temps de vie donc. Et dans ce temps de vie, des rencontres, avec des collègues bien sûr, mais aussi avec un formateur. Zoomons plus particulièrement sur la rencontre formateur – stagiaire. Faisons une analogie avec un film de cinéma. Formateur et stagiaire forment les rôles principaux du film. Le formateur tiendrait, lui, le premier rôle parce que c’est lui qui monte sur l’estrade ? Perdu ! Dans ce film, le formateur représente la partie connue de l’histoire. Qu’est-ce qui fait le sel de l’histoire ? C’est l’inconnu. Et l’inconnu, c’est le stagiaire. CQFD. Vers qui doit donc être tournée la caméra, et donc la formation ? Vers le stagiaire. Le stagiaire n’est jamais le même à chaque histoire. Donc le film change. Et donc on ne s’ennuie jamais…

Alors bien sûr, les formateurs qui tiennent à jouer en permanence les premiers rôles sont légion. Pourquoi ? Facile : un formateur est un sachant qui se présente devant un public qui ne sait pas. Quelle opportunité pour nourrir un instinct de supériorité ! Beaucoup ne résistent pas. Vouloir toujours tenir le premier rôle peut cependant conduire à l’ennui. Les formations ne sont plus assez « colorées » par les stagiaires qui deviennent à terme toujours les mêmes clones ; les formations se ressemblent toutes de plus en plus, se sclérosent. Encore une fois, l’ennui est le plus grand ennemi du formateur.

Enfin, dernière idée pour aujourd’hui. Les apprenants viennent à une formation pour acquérir, évoluer, progresser. Le formateur pourrait voir les choses ainsi : les personnes qui arrivent, en sont à un point A. Et moi, je dois les emmener à un point B. Ok, pas mal. C’est après que ça devient intéressant ! Parce que le point A est différent pour chacun. Quand on y pense, c’est évident. Comment imaginer un seul instant que l’on va nous envoyer des groupes de clones. Seule « l’Ecole » peut croire à un truc pareil (lol bien sûr !). Les formateurs « premier rôle » aussi. Pas besoin de s’adapter, on déverse la came et l’apprenant doit, lui, s’adapter. Pour ce qui est du point B, eh bien c’est pareil ! Comment croire un seul instant que l’on va emmener tout un groupe dans le même espace-temps au même étage. Utopique ! Seule « l’Ecole » y croit. Si si j’t’assure, ça s’appelle des examens (re lol bien sûr !). Beaucoup de formateurs y croit aussi. On fait passer des « évaluations ». Tous les apprenants sur la même échelle de valeur, et on positionne tranquille. On pourrait même ressortir les « notes ».

A ce stade, je pourrais me faire traiter d’idéaliste. Confusion énorme ! Il n’y a pas plus pragmatique que moi. Après une formation, c’est souvent la vie active. Et la vie active est comme ça : pleine de surprise, hétérogène au possible, avec tous les goûts dans la nature. Tiens, reprenons mes points A, mes points B, et supposons que nous faisions grimper « des étages de savoir-faire » aux apprenants. Prenons Jimmy : point A au 5eme, point B au 6eme. Prenons Thomas : point A au rez-de-chaussée, point B au 4eme. Tu embauches qui ? Pas de bonne réponse, tout dépend le patron que tu es, l’entreprise que tu veux, la vie que tu souhaites, les possibilités sont infinies. Pour conclure cette partie, je ferais un parallèle entre examinateur et formateur. L’examinateur est posté devant une porte fermée. Il va l’ouvrit à loisir quand il le souhaite. Un formateur, lui, doit consacrer son temps à trouver des portes à ouvrir.

Voilà, c’était quelques idées jetées comme ça pêle-mêle. Peut-être pour laisser entrevoir que le job est passionnant, prenant. Il nécessite forcément une formation pédagogique. Ces formations peuvent rebuter. Elles nécessitent d’abandonner quelques temps le connu pour s’aventurer dans l’inconnu, loin de ses zones de confort, loin de son savoir-faire technique tellement reposant. Jamais très agréable… Mais très riche ! Et surtout, adieu l’ennui !

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