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10 février 2020

formation: hier et aujourd'hui

Aujourd’hui, commençons par une anecdote. Je passe mon BTS « productions forestières » en juin 1981. Pour « faire » ce BTS à l’époque, 2 écoles : d’un côté, l’école des Barres, publique, une « institution ». C’est là que l’Etat forme ses techniciens et ses ingénieurs qui vont devoir gérer la forêt française. De l’autre, petit poucet, l’école de Poisy-Annecy, première école privée en France à oser s’attaquer à la forteresse publique.

L’examen se passe aux Barres. Pas question que « L’Institution » joue à l’extérieur. Mieux : les membres du jury, tous pris dans la mouvance « publique ». A décharge, il faut dire qu’en ce temps là, seul le « public » était en capacité d’aligner des profs dignes de ce nom. La qualité de la formation à Poisy fut, il faut bien le dire, très médiocre. Mais, mieux encore : un benêt du « camp » d’en face crache le morceau au détour d’une conversation. Les élèves des Barres ont tous les sujets de l’épreuve reine, la sylviculture…images

Ce serait aujourd’hui : fuite, réseaux sociaux et au final, beau scandale. Mais à l’époque, entrer en guerre contre « L’Institution » pouvait s’avérer dangereux. Alors, récupération des sujets, bachotage le soir à la veillée et étouffement de l’affaire. Oui, l’examen se déroulait sur une semaine ! Malgré tout, à l’énoncé des résultats, on s’était quand même pris un sacré valise contre « L’Institution » !

Donc en synthèse, il y a 40 ans, en matière d’enseignement forestier, le « public » était dans la toute puissance. Explication à ça ? Bon alors rapide. On ne va pas refaire ici tout l’historique de la forêt en France, qui a un goût de montagnes russes. Sans s’encombrer de précisions historiques, dans la période Louis XIV, Colbert, le royaume veut mettre sa patte sur tout ça. Mise en place des « Eaux et Forêts » et contrôle. Deux grands intérêts pour le royaume : approvisionnement en bois pour ses besoins, entre autres la construction des navires de guerre, et puis bien sûr la chasse, activité aristocratique par excellence.

Les forêts royales sont devenues les forêts de l’Etat, idem pour les forestiers. Résultat, en France, toutes les « grandes écoles forestières » sont dans les mains du « public », et le privé n’a été longtemps qu’un invité toléré.

J’en reviens à ma petite histoire personnelle. 40 ans plus tard, où en sommes-nous ? En forêt comme ailleurs, la force de l’Etat a perdu de sa superbe. Le privé a pris du poil de la bête. Une association nationale regroupant les centres de formation forestière aussi bien publics que privés se crée, gommant au moins en partie la limite entre les deux mondes.

téléchargement (1)

Et puis, « l’Europe » avec ses possibilités de financement permet à des « réseaux européens » tels que EDUFOREST de se mettre en place. EDUFOREST est donc un réseau de centres de formation européens, motivés pour travailler ensemble et faire éclore des « projets ».

On voit donc naitre, exemple, en 2009 l’agence européenne EFESC, chargé de développer dans tous les pays européens intéressés, le « permis tronçonneuse européen ».15-229

Autre projet en route : Forestry Edutrainer. Il est question là de répondre aux besoins de formation des formateurs forestiers européens et de déboucher à terme sur un « certificat de formateur » validant des connaissances et des capacités (je fais simple).téléchargement

Cette petite histoire de la formation forestière racontée très rapidement montre à quel point on est entré dans une phase de profonde mutation. Hier, organisation pyramidale de l’Etat et dominance des écoles publiques. Aujourd’hui, explosion des centres de formation, mise en place de réseaux européen, et projets européens qui donneront naissance à des « certificats » qui échapperont au contrôle de la puissance publique.téléchargement

Alors, bilan, avenir, devenir de ce train en marche ? Je vais faire mon normand. On fera le point dans 10-20ans. Une chose est sûre : pour être au cœur du système, bien malgré moi puisqu’entre temps je suis devenu formateur, je reste un peu dans l’expectative, je regarde…

Vous vous rappelez au début de ce texte de « L’Ecole des Barres ». C’est sûr, ils nous en ont fait baver avec le besoin de suprématie, leur orgueil puisé dans une histoire révolue. N’empêche que leurs étudiants bénéficiaient de la « science » de pointures qui n’avaient pas trouvé leur titre de formateur dans une pochette surprise.

Aujourd’hui, le nombre de centres de formation a explosé. Pire, devenir « centre de formation » va devenir à l’avenir de plus en plus un jeu d’enfant, puisqu’il faut tout « libérer ». On parle toujours de la Formation mais jamais des formateurs qu’il faut trouver pour la faire ! Et il se trouve que ça devient coton d’en trouver. Mathématiquement, c’est normal.46-248-133

Et alors bien sûr le besoin de formation des formants risque de devenir exponentiel. Les « pépites » qui sortent des projets européens sont très belles. Mais elles ne sont que des graines, des textes, des programmes, des modules. Ces graines auront besoin d’humus bien favorables pour donner naissance à de beaux projets pédagogiques, de beaux fonctionnements collectifs, de belles motivations individuelles. Les protocoles rédigés pour tenter d’encadrer tout ça parviendront-ils à garantir correctement le bon déroulement des processus en cours ? Surement beaucoup moins bien qu’une bonne vielle administration centrale d’époque.

Les certificats alloués par ces projets parviendront-ils à gagner leurs lettres de noblesse. Hélas, on pourrait facilement les considérer comme des « pis-aller » pour des raisons économiques.

Des diplômes garantissant un niveau de compétence aussi bien des élèves, que de leurs formateurs, c’est jouable. Pour les élèves, de vrais diplômes, avec de vrais formateurs, avec de vrais examens. Pour les formateurs, des écoles de formateurs, avec pour eux aussi de vrais formateurs, et de vrais diplômes à la clé. Mais si tout cela est révolu, c’est que ça coute bien trop cher.
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Alors, on fait appel, ici comme ailleurs au numérique, aux plateformes en ligne, à l’autoformation, à l’autodiscipline, à la rigueur exigée de la part des écoles aux prises avec leur manque de main d’œuvre. Compte tenu des premiers retours d’expérience que l’on peut mesurer, il me parait sain d’être à minima plutôt vigilant, sinon inquiet.belle-foret-couv-750x490

 

 

 

 

 

 

 

 

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