Point de bascule ?

Réveil très matinal. Agitation cérébrale. Envie d’écrire. Top c’est parti. C’était l’intro… !

Aujourd’hui, n’ayons peur de rien : le macronisme ! Ah tiens, Google ne connait pas. Je l’« ajoute au dictionnaire ». Pas facile d’ajouter « isme » à son nom, même pour un président visiblement. « Macronisme », invention de journaliste, tout comme en leur temps, « hollandisme », sarkosisme », etc… L’histoire est sans pitié. Même « mitterandisme » n’a pas tenu la distance. A ce petit jeu, seul le « gaulisme » semble avoir survécu. Faut dire que le gars avait pas mal de biscuits à mettre sur la table.

Alors, à terme, le « macronisme » a-t-il ses chances ? Bon, sur le papier, ce n’est pas le plus mal placé dans l’affaire. Il est jeune, dynamique, élu 2 fois. Pas mal. Là n’est pas le plus important. Pendant des décennies, des gens ont dit : la gauche, la droite, chacun dans son camp, c’est trop binaire, paralysant, sclérosant. Prenons des gens compétents dans les 2 camps et travaillons ensemble efficacement. Pragmatique. Certains en ont rêvé, d’autres s’en sont approché. Macron l’a fait. OK, encore pas mal.

Donc, le « macronisme », ce serait déjà ça. Pas de carcan idéologique qui nous empêcherais de bouger. Du coup, à nous le pragmatisme et l’efficacité. Ni à gauche, ni à droite. On serait au centre alors ? Et bien non. Macron n’est pas centriste non plus. Le centrisme, c’est plutôt rond. Pas d’arrêtes trop vives, de manière à pouvoir épouser un peu toutes les formes. Pas trop dans l’ADN du « macronisme ». Libéré du joug de l’idéologie, du coup, osons, transgressons, réformons. On serait presque plus proche d’un « napoléonisme ».

Une troisième caractéristique fait cependant de plus en plus son apparition. Certes le petit bonhomme s’agite dans le poste, auréolé de courage. Mais, en regardant autour d’eux, les « compatriotes » n’ont pas une réelle sensation de progrès. L’Elysée, supère agence de communication ? Le « macronisme » serait d’abord et surtout une formidable opération de com ? Certains le disent. D’autres le ressentent. Quelques-uns le craignent. Notons au passage que le « macronisme » serait alors parfaitement dans l’air du temps. Mais alors, « en même temps », il n’aurait alors pas d’existence réelle. Bigre…

A ce stade de ma « thèse » (restons simples !), une question. Qu’est-ce que la politique ? Gérer les affaires de la cité ? Organiser la société pour une vie, en société justement ? Ouais, ça peut coller. Définition qui peut se marier avec le « macronisme ». Calmos avec l’idéologie, les grands principes. En route tout de go vers l’organisation, la gestion. « En même temps », la politique a toujours été aussi une question de valeurs, de convictions. La droite, la gauche, tout ça est bien enraciné dans une longue histoire. L’histoire, ça compte, c’est un bon « feedback » ! On pourrait ainsi regarder les « convictions politiques » comme une ossature sur laquelle on viendrait greffer des muscles comme le volontarisme, le réformisme.

Au beau milieu de ce beau débat, voilà que se pointe la loi immigration avec laquelle on se débat pour ne pas se battre. Est-ce le moment de vérité pour le « macronisme » ? On est au casino. Il « fait tapis ». Il met tout sur la table. Il peut tout perdre. Le suspens est à son comble !

L’immigration ? Comme pour toute autre question. Certains parmi nous ont une expertise. Les spécialistes des flux migratoires, ça existe, d’autres en géopolitique, ça existe, des associations qui connaissent ces publics, ces « errants », ces « migrants », ça existe, même des fonctionnaires qui se pastillent ces dossiers de tous ces gens sans dossier pour se reposer un peu, ça existe. De quoi produire pas mal de pragmatisme, de réalisme et même au final une certaine efficacité. Et bien non. La loi immigration atteint les summums de l’obéissance avant tout à des pulsions, passions, peurs, obsessions, manipulations, obnubilations, bref tous les « sions » ou « tions » possible, tout ce qui peut nous emporter très loin du réalisme, du pragmatisme. Le « macronisme » ? Du courage politique ? Avec 70% des personnes favorables à cette loi ?

Y aurait-il une histoire de vase communicant dans cette histoire ? A vouloir trop déserter le terrain idéologique pour rester pragmatique, efficace, et réaliste, le « macronisme » en perdrait-il tout squelette. Nous serions donc des « donneurs de leçon de morale », « déconnectés des réalités ». Alors, cherchons une perle rare : une personne ayant une expertise reconnue en matière de flux migratoires qui pourrait nous présenter les effets bénéfiques de cette loi. Oui oui, j’attends. J’ai le temps... Alors… ? Qui est le plus « connecté avec les réalités » ?

Au final, le « macronisme » ne pèse pas bien lourd dans toute cette histoire.Reste encore à savoir si, au final, il ne pèserait pas, rien du tout. L’histoire le dira. Et si ce n’était que du vent ? Mais le vent, ce n’est pas vraiment rien. De plus on nous dit que les vents sont de plus en plus violents.