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22 décembre 2019

Biscotte

Aujourd’hui, cette « rubrique » portera sur la formation. Vous n’avez pas pu passer à côté du mot Formation (F majuscule notez bien !). Créons une situation : un homme politique est invité par des journalistes pour parler des enjeux économiques et sociaux du pays. Les journalistes lui proposent un jeu. Un gage chaque fois que vous prononcerez le mot « Formation ». OK, le jeu est un peu bébête, enfantin. Mais surtout, il n’y arrivera pas le gars. Depuis des lustres ce mot, « Formation », est devenu une baguette magique, la solution à tous nos maux. La baguette existe depuis qu’il y a du chômage. Nous pouvons observer qu’elle n’a jamais été magique !

Maintenant réfléchissons. Derrière « la Formation », il y a « les formations ». Pour les réaliser, il faut des formateurs. Autre jeu : durant l’intervention de notre « politique », ou de n’importe lequel d’ailleurs, combien de fois avez-vous entendu le mot « formateur » (avec un f minuscule re-notez !) ? Rarement ? Le mot est faible. N’ayez pas peur. La réponse est : jamais !

Se cacherait-il là la clé du problème ? Ce serait trop prétentieux de ma part (je suis formateur… !). Une des clés ? Sans doute. Mais dans le monde de la formation, les prétentieux ne manquent pas, autre clé d’explication, surement très grosse ! Illustrons le propos.

Une usine de biscottes, qui vend des biscottes (normal…) à une chaine d’hypermarchés (disons Auchan, ce sera moins long à écrire !), voudrait créer une nouvelle biscotte, plus ceci ou plus cela, peu importe. Auchan le demande, pour faire plaisir à ses clients. L’usine est d’accord, elle veut faire son beurre en vendant ses biscottes à Auchan. Et puis, c’est un bon moyen de ne pas s’encrouter à faire toujours les mêmes pains grillés.20150316_1_2_1_1_1_obj8330418_1

Cette affaire de nouvelles biscottes va concerner qui ? Eh bien, si l’on souhaite réussir, un peu tout le monde. Les clients. Et oui, il faut bien qu’ils les apprécient ces nouvelles biscottes. Dans l’usine à biscottes, les gars qui auront à les mettre au point, les gars qui auront à les fabriquer. Et encore, les gars qui auront à surveiller, contrôler leur fabrication. Et puis, évidemment bien sûr, les commerciaux, les publicitaires, pour donner quand même envie de les acheter, viser tel public que sais-je. Tout cela vous parait à peu près cohérent ? Merci, c’est gentil !

Dans un « centre de formation », les biscottes, ce sont les formations. Et oui, c’est bien ce qu’on vend. En fait, une formation, c’est plus abstrait qu’une biscotte. Ça ne se mange pas, ça ne se touche pas. Bien sûr, il y a toujours un thème, un programme, mais pour donner corps à la biscotte, il faut un formateur. Le formateur rentre en partie dans la composition de la biscotte.biscottes_114132685_web-753x404

Alors voilà. Quand un centre de formation met en place une nouvelle formation, qui est consulté avant de lancer les opérations ? Celui qui va manger la biscotte ? Jamais. Celui qui devra réaliser la nouvelle biscotte ? Jamais. Celui qui livrera les biscottes ? Jamais. Celui qui sera à terme chargé du contrôle de la fabrication des biscottes. Jamais. Mais alors, dans cette histoire, qui est concerné me direz-vous ? Ben…, il ne nous reste pas grand-chose dites-moi. Si, peut-être les commerciaux, d’un côté comme de l’autre, qui vont kiffer grave entre eux devant la fascination de la nouveauté d’une biscotte révolutionnaire.MjAxMjA3ZjIyZGFhZDI0YjY0NDBlZGJlMTIxNmYyMjA3M2ZjNjc

Si tous ces braves gens aiment vraiment les biscottes, alors ce sera un moindre mal. S’ils s’en tapent des biscottes comme de leur dernier pain au chocolat, celle nouvelle biscotte risque de finir en miette. Pas grave, ils se lanceront aussi sec sur un nouveau projet de nouvelle biscotte pour laquelle ils porteront un toast !

Vous êtes perdus dans mes biscottes ? Tout cela pour dire que moi calimero,  petit formateur de terrain, on ne me demanderait jamais rien ? Et j’en ferais tout un fromage, fondu sur ma biscotte ? Après tout, j’ai bien un peu le droit de me plaindre. C’est bien moi qui vais devoir livrer les biscottes, et comme on l’a vu, je rentre même dans leurs composition !sebastien-hauduc-a-droite-et-quelques-membres-d-adeliss_2805321

Comment en est-on arrivé là ? Formateur, c’est un métier merveilleux. Quelqu’un qui donne toutes ses clés pour transmettre à d’autres un savoir-faire, voire carrément un métier. Oui, mais comment devient-on formateur ? Surement pleins d’itinéraires possible. Mais ils se trouvent que deux de ces chemins sont bien connus. Le premier, celui du vieux formateur. Après une dure carrière de labeur, le vieil homme vient de reposer un peu en transmettant aux autres son expérience, son savoir faire. Son bon point ? Du vécu. Son talon d’Achille ? Intégrer les dernières nouveautés en matière d’emballage. C’est bien connu, aujourd’hui c’est le carton qu’on mange…

Le deuxième chemin ? Le jeune formateur. Le métier était trop dur. Il n’a pas trouvé chaussure à son pied. Il ne se voit pas aller « au taf » tout le restant de sa vie. Inconvénient ? Trop peu de vécu. Avantage : meilleure perception du public jeune. Remarque : cependant, ce public ne déteste pas les vieux formateurs, leurs histoires, leurs anecdotes, leurs combines.

Ce qui est certain, c’est qu’en France les salaires sont médiocres. Economiquement, le formateur est sous payé, souvent sous qualifié. Humainement, sous estimé, sous considéré. Alors, difficile de le convier à l’élaboration de nouvelles biscottes. Les espoirs d’avenir meilleur sont faibles. On ne voit pas qui se déciderait à renverser le paquet de biscottes sur la table. Tous les ingrédients seraient plutôt bien réunis pour continuer à faire manger aux gens de la biscotte de merde !

Allez, je reprends mon bâton de pèlerin. Il faut bien continuer à gagner son pain. En espérant qu’il ne finisse pas trop grillé.25801397-pain-a-été-brûlé-pendant-le-grillage-pain-grillé-brûlé-au-petit-déjeuner-

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