Au train où vont les choses...

29 décembre 2019

Au train où vont les choses...

Le blog ? Un truc que personne ne lit, mais bon, on s’en fout. Un bon moyen d’y voir clair dans sa tronche. Déjà pas mal. Alors, le mec, complètement inconscient, il se dit qu’il veut y voir un peu plus clair dans cette histoire de retraites. Réforme, avec mouvement de grève qui va avec, normal…

Bien informé le mec ? Bof… OK, j’habite dans une démocratie avec tous les accès libres à l’info. Chouette… Alors, j’allume ma télé, ma radio. Et là j’entends.

Un mec du gouvernement : « écoute, concertation, réexamen, négociation, partenaires sociaux… ». C’est trop beau. Je pleure moi, je suis sensible purée !!

Un mec de la CGT : « retrait du texte, injustice, toujours les mêmes, on se fait enfler, on ne lâche rien. » Nom de Dieu, c’est 1789 ! A la Bastille bordel !

Bref, bien avancé le mec. Ah ben si, j’ai encore les jacteurs. Ouais tu sais, les commentateurs. Invités à 4-5 autour d’une table sur une chaine d’infos, et on jacte. Pas forcément d’accord entre eux et soucieux de passer pour vachement intelligents. Jacteur, bon job pour ne plus être au chômage, ça prolifère… ! Bon, mon train n’a pas avancé d’une gare…

OK, c’est vrai, je pourrais faire mieux, aller chercher des articles de fond des hangars SNCF, m’abonner au « Monde ». Pfffff, j’ai la flegme. En même temps, je m’en tape un peu. Pourtant j’en suis pas loin de la retraite, mais toujours dans le même état d’esprit qu’à vingt ans. En même temps, la retraite, c’est comme un mirage dans le désert. Plus tu t’en approches, plus ça s’éloigne. On verra bien…

Inconscient ? Je ne sais pas. A la téloche, au bout des micros, que des gens préoccupés, qui calculent, qui veulent savoir : combien, à quel âge, trimestres, taux plein, pivot, gardien, arrière droit… Autour de moi, que des « comme moi ». Alors, entouré d’inconscients ? Je ne sais pas. Si, je sais que les gens interrogés par la télé ne sont pas représentatifs des gens qui sont autour de moi.

L’autre jour, à la radio, micro tendu à une bande de jeunes. « Vous vous sentez concernés ? ». « Ben non, on a vingt ans, la retraite c’est loin, ça a tellement le temps de changer ! ». Inconscients ? Non, vivants ! Plutôt sain comme réaction merde !

Ne comptez pas sur moi pour être une locomotive pour y voir plus clair. Par contre, 2-3 trucs dans cette histoire qui me font un peu dérailler.

Donc, le gouvernement veut remettre de l’ordre dans tout ça pour que ce soit plus juste. Comme on peut le voir, ça demande du boulot. Faut pas qu’ils fassent la grève ceux-là ! A tous ceux qui disent « on va y perdre », le sinistre interrogé répond non. « On adaptera pour que personne ne sois perdant ». Donc, pas de perdant ? Mieux que la « Française des jeux ». Je joue ! Mais dans ce genre de trucs, faut pas jouer aux cons.

Coté grévistes, là-aussi des perles. Le gars de la SNCF qu’explique à son fils qu’il se bat aussi pour lui, pour que plus tard quand il sera grand, il ait aussi une retraite. Ouaaaahhh, trop beau, je repleure. Là, t’as envie de lui dire : « ouais mais si on fait rien, le p’tit c’est là qu’il en aura pas, de retraite ». Alors le gars te répond que tu es pollué par la propagande gouvernementale, que l’argent il faut le prendre là où il est, et bing couplet sur les avantages filés aux riches, la multiplication des pains des millionnaires… Tu bats en retraite !

Bon, pas faux cette histoire que les riches le sont de plus en plus. Le capitalisme, ça a bien gazé. Tellement bien qu’il va s’écrouler de lui même. C’est comme la chute de l’Empire. C’est cyclique. Des milliardaires américains voudraient refiler un max de pognon tellement ils flippent. C’est dire…

En même temps, la langue de bois, ras le bol. Des secteurs hyper syndicalisés sont devenus des forteresses intouchables. Les gars ont tellement blindé le truc qu’ils se tirent des balles dans le pied, pain béni pour la privatisation rampante. C’est cyclique ! Donc, la retraite du p’tit en prendra un sacré coup. Tout le monde le sait putain…

J’en remets une couche? En disant que là où le taux de grévistes est le plus élevé à la SNCF, c’est chez les conducteurs de train, donc pas chez ceux qui les balaient ? Non, j’arrête, pas envi de me faire tuer non plus ! Ah ouais merde, ceux qui balaient, ce sont des sous traitants pas trop bien traités !

Une autre, enseignante. « J’ai choisi la fonction publique, consciente que je gagnerais moins bien ma vie mais qu’en compensation, j’aurais la sécurité de l’emploi et une bonne retraite ». En fait, elle s’est sacrifié pour son pays quoi ! Elle aurait pu choisir le privé, la richesse, la fortune même, mais non, elle s’est donné pour la nation et maintenant l’Etat lui retirerait son dû ? Purée, cette fois je chiale carrément… Non mais attend, le smicard qui bosse dans une usine à poulet, qu’a peut-être même pas la pénibilité parce qu’y a pas de syndicat qu’entend ça ? T’imagine ?

Allez, une p’tite dernière pour se faire plaiz comme on dit aujourd’hui. Justification de coupures de courant sauvages par un gars d’Enedis : « quand un boulanger est en grève, ya pas de pain. Eh ben nous c’est pareil ». Elle est pas mal hein !?! Allez les enfants, la course aux trésors du jour : il faut trouver un boulanger en grève ! Bon courage…

D’accord, OK, faut pas se faire avoir. Ne pas se diviser entre travailleurs. Solidarité ! Solidarité ! Sinon, à l’arrivée, on va tous se faire entuber et l’élite, toujours plus maligne, aura bien su protéger ses billes. Nan mais je suis d’accord !

Purée je m’enflamme moi !! Bien, alors, synthèse (tentative… !). « Vingt cinq meilleurs années » contre « six derniers mois », ça fait un sacré bail qu’on se fait entubé tranquilles en silence nous. Donc « l’esprit de solidarité » c’est pas l’esprit saint, chers apôtres de la manif pour tous. Plus d’égalité dans les retraites, c’est sûr que ça va toucher une partie de ceux qui sont dans la rue. Ben ouais, faut pas les prendre pour des cons non plus. Non plus.

Maintenant, l’élite, ne vous ratez pas, ne cherchez pas à nous entuber et qu’on arrête de découvrir chaque semaine que l’un a oublié de déclarer ceci, et que l’autre n’a rien trouvé de mieux que d’aller en vacance au Maroc. OK pour s’attaquer aux citadelles syndicales imprenables, mais ne vous oubliez surtout pas en route, vous en faites une belle de citadelle... Je dis bravo à Manu qui laisse tomber sa retraite de président même si ça fait gadget pour certains. A ceux-là je dis, nous, les gadgets, on aime ! Fais moi du gadget cheri !

Oh purée, je ne savais pas que j’allais autant m’énerver. Bon, ça tombe bien, j’avais prévu une petite retraite quelque part. Ah ben merde, j’peux pas, ils ont annulé mon train. Ah non ! J’vais pas me r’mettre à écouter les jacteurs de la télé purée !