formation numérique
Hier, mon chef a abordé pour la première fois la nécessité, pour nous aussi, d’avoir à quitter l’ancien monde. L’ancien monde ? Qu’était-ce. C’était de voir défiler une succession de mongoliens (discriminatoire), tafioles (discriminatoire), joyeux drilles (acceptable), ou plus politiquement correct, stagiaires de la formation professionnelle qualifiante, à qui nous allions apporter la science infuse.
En ces temps anciens, nous étions au théâtre. Un formateur se devait de donner dans le « one man show ». Toujours des stabylos à dispo faisant office de projectiles pour l’impudent imprudent sujet à la somnolence. Moucher l’effronté, hurler sur l’impoli, moquer gentiment le marginal mais surtout, réussir le show.
Mes chers collègues rivalisaient d’ingéniosité. Méthode démonstrative de la position bucheron en réalisant un poirier contre un mur, jamais baisser son froc tout en allant jusqu’à dévoiler le motif de son caleçon, ou bien relater moult anecdotes d’une traversée de la Laponie à pied, de l’Europe en bus Volkswagen, ou autres histoires de vieux bucherons le soir à la veillée devant un feu de bois de hêtre, chêne vert, charme ou n’importe quelle autre essence permettant d’apporter la contradiction à son collègue sur la valeur calorifique de chaque bois.
Adieu tous ces arbres abattus pile poil entre deux maisons, ces grumes de x mètres cubes débaroulant la pente pour s’arrêter net à 10cm de la porte du camion resté sur la piste en bas. Il nous fallait désormais faire notre révolution numérique.
Révolution numérique ? Oui, adieu le théâtre, bonjour le cinéma. Les stagiaires se verraient bientôt remettre à leur arrivée un identifiant et un mot de passe avec lequel ils n’iraient plus sur un site forestier mais sur un site tout court. Et sur le site, que trouveraient-ils : tout. Les cours, les tutos, les exercices, les liens avec tout, sur tout. Le formateur pourrait corriger instantanément les devoirs grâce à des correcteurs automatiques, rentrer les données dans leur dossier, qui lui donnerait le profil des personnes afin de travailler avec chacun sur un programme individualisé pour les quelques fois où les stagiaires auraient le privilège de rencontrer cette star de cinéma qu’ils n’auraient jusqu’à maintenant jamais vu que sur leur écrans.
Il fallait se préparer. N’écoutant que mon espièglerie courage, je me dis qu’il fallait me mettre derechef à la page (numérique évidemment). Devant toutes ces futures vidéos à tourner, les metteurs en scène seraient en attente de scénarios. Il fallait prendre les devant. Je m’attelais aussitôt à cette tache. Je m’y attelle. Dans quelques heures, les premiers scripts.
Tuto yoyo (les tutos seront sur cambium.canalblog)