forêt, sida et colonialisme

Vous n’avez pas vu sur Arte le reportage « les origines du Sida » ? Vous devriez… Vous n’avez pas le temps ? Vous vous demandez le rapport avec un blog « forestier » ? OK, j’m’y colle.

L’histoire « médiatique » du Sida est récente dans l’histoire de l’homme. Le foyer « d’explosion » de la maladie, c’est Kinshasa, capitale du Zaïre, ex Congo belge. Des chercheurs belges justement s’en vont rechercher sur place les origines du virus, et se voient emprunter une « piste forestière ». Elle les fait remonter en pleine forêt équatoriale jusqu’à des chimpanzés, primates forestiers toujours fourrés en haut de leurs arbres. Il y a bien eu passage du singe à l’homme, mais cette « transmission » se serait produite bien plus au Nord dans une jungle plutôt « camerounaise » à une époque où la présence humaine était modeste. Il reste à expliquer comment le virus est arrivé à Kinshasa, grande métropole urbaine, où il a trouvé là le « terreau » pour exploser.

Aux temps regrettés par certains de notre bon vieux colonialisme apportant la civilisation, l’homme blanc a trouvé dans ces forêts équatoriales, l’hévéa, pour le caoutchouc des pneus ses voitures et bien sûr, les bois exotiques. Pour emmener tout ça jusqu’à la mer pour l’expédier en métropole, deux moyens de transport : le flottage, et le portage. Je ne vous fais de dessin sur qui portait.   Travaux pénibles, beaucoup de morts, de blessés, et une grosse activité humaine le long de ce fleuve qui conduit à… Kinshasa. Un sacré trait d’union entre le foyer du virus, et le foyer de son explosion. Reportage absolument passionnant, merci les belges !

Il est de bon ton de dire ces temps-ci, « arrêtons de nous auto-flageller merde » avec l’époque coloniale ! Mouais… Les « positivistes » de notre bon vieil impérialisme devraient regarder d’un peu plus près ce genre de reportage car…

Dans l’exemple qui précède, on n’est pas vraiment dans un rapport gagnant gagnant. On aurait même pas mal de raison de passer dans la marmite de tribus cannibales.

Et par-dessus le marché, on continue de les entuber en exploitant leurs forêts, jusqu’à même les virer parfois pour installer des plantations industrielles de palmiers à huile par exemple, avec toujours derrière une bonne vieille multinationale asiatique ou occidentale, des fois même française. Leurs miséreux arrivent ensuite en France, et on gueule. Un de ces quatre, ça va vraiment merder !