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19 février 2018

Retomber sur ses pas !

La nuit, je plonge dans un profond sommeil. Je plonge, je m’enfonce, mouvement descendant donc. Pendant ce temps certaines pensées remontent en surface, mouvement ascendant. C’est comme ça qu’est ressorti mon prof de pédologie de quand j’étais à l’école forestière. Un pédologue ? Kesako ? Facile ! Peut-être connais-tu mieux un (ou une !) podologue. Le podologue s’occupe des pieds. Les pieds marchent sur le… sol ! Et voilà, le pédologue lui s’occupe des sols. 

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Donc les « logues » s’occuperaient de quelque chose ? Ouais…ça marche ! Cardiologue, cancérologue, rhumatologue. Mon préféré, gastroentérologue… ! Là tu te dis, ça peut ne pas être des charlatans même s’ils échappent un peu (!) à la misère des professions de santé…

Le débat du moment sur notre système de santé… Purée, pour moi profane, vachement dur à synthétiser. T’imagine le migrant (bon on pourrait pas trouver un autre nom bordel !) qui débarque de son périple à qui tu fais visiter un hosto et ses beaux couloirs cirés. « Tu sais, nous sommes au bord du gouffre ! ». T’écoute la radio, c’est Tchernobyl, y a plus un rond. En même temps en France, quand t’as envie d’en gagner des ronds, c’est pas mal d’avoir un boulot qui se termine par « logue » non ?

 Ce qui est marrant, c’est que tous ces « logues » ne s’occupent que d’un petit morceau du corps et que plus le morceau est petit, plus ils gagnent des ronds. Et après nous, on est obligés d’aller voir des charlatans qui veulent bien nous parler de la globalité de notre corps genre homéopathes, acupuncteurs, magnétiseurs, voire mystiques du côté de l’Inde ou du Tibet. Bon bref, revenons sur terre, il est où le pédologue ?

Ah oui, avant de le déterrer celui- là, je me suis demandé : et au milieu de tout ça, le rapport avec pédophile, pédéraste ? Eh ben que dalle dis donc. On a du bol, c’est pas la même racine grec. Tiens, en parlant de racine…eh eh, on va pouvoir revenir en terre. Bon, C’est pas l’tout. Mon pédologue ? Sorti de son trou ?

Eh oui, parce que les pédologues, figurez-vous, ça creuse des trous, même qu’on appelle ça des « fosses pédologiques ». Les mecs sont toujours la gueule dans le trou, ils ne voient jamais l’horizon. Eh eh…, les plus malins m’ont vu venir. Des horizons, ils en voient pleins. C’est comme ça qu’on appelle les différentes couches de terre au fur et à mesure qu’on creuse. 250px-Soilprofile

Si ça se trouve, mon pédologue de professeur, il voulait faire gastroentérologue. Mais on lui a dit que l’horizon était bouché. Et le voilà parti à déboucher des horizons de partout.

Le mec qui a fait la plus belle synthèse de tout ça, c’est Clint Eastwood dans le bon la brut et le truand quand il dit à la brute à moitié dans le trou : « creuse… ». Et tout ça la clope au bec en regardant… l’horizon !

Bon, le prof de pédo, il est où merde ? Ah te voilà. Bon cette fois je rentre vraiment dans le vif du sujet. J’avais un méchant problème avec la « pédo », j’y comprenais que dalle ! Il était pas bon ? Si si mais…

A cette époque, les mecs qu’avaient bac + 10 « pédo », ça ne courrait pas les rues. Alors qu’un de ces gars là veuille bien faire cours à des clampins comme nous, ça tenait du miracle. Donc, forcément, on le prenait pour une sommité. Hélas, il avait entretemps oublié de faire digérer son cours de fac par des lombrics. Alors il nous déversait sa litière pas vraiment décomposée dans nos cerveaux de coureurs des bois.

Résultat, le seul moyen qu’on avait de parvenir à ressortir quelque chose de ce charabia, c’était de tout apprendre par cœur sans rien comprendre. Le dysfonctionnement pédagogique décrit ci-dessus aurait-il aujourd’hui disparu dans les plus profonds horizons. Hélas non, mon Dieu, hélas !

Toujours est-il que mon ami le pédologue peu pédagogue (c’était par ailleurs un mec très sympa) est venu me voir un jour sur un projet de plantation où je devais produire une étude pédologique. Mamilla !! « Fais-moi deux ou trois trous » me dit-il, « j’arrive ». Ainsi fut fait. Le compte rendu de sa visite fut aussi limpide que ses cours, ce qui m’obligea à le reproduire tel quel dans mon rapport, de peur qu’en changeant un seul mot ça ne veuille absolument plus rien dire !

Quel était le problème au fond… du trou ! Les cours en ce temps-là, c’était : I, 1), a), b), c), 2), a), …etc. ça s’enchainait nickel, c’était beau, bien rangé, avec tous les profils de sols bien alignés, chacun avec leurs horizons. Et quand tu arrivais devant un trou, il fallait que ça colle avec un des petits dessins du cours. Que la réalité s’adapte à la théorie, un comble !

« Oui mais toi qui es si malin, vas- y, te gènes pas… « 

J’y vais !

Le sol, un truc complètement magique ! Une rencontre juste là sur la dernière petite croûte à la surface des terres immergées. Au dessous, la roche, fruit de millions d’années d’histoire géologique, qui fait remonter vers la surface des éléments minéraux. Mouvement ascendant. Au dessus, un monde végétal et son cortège d’animaux qui lui sont associés, qui vit, qui meurt, se décompose, en faisant pénétrer des éléments organiques. Mouvement descendant.

La rencontre des deux, sous le soleil, la pluie, le vent, le chaud, le froid, et voilà le sol, en perpétuel mouvement, en perpétuelle vie, jamais tout à fait le même. Ça aurait eu quand même plus de gueule non ? Une fois qu’on aurait été dans le trou, de savoir le nom que des éminences avaient donné à ce sol… ? Bof… De comprendre comment tout cela marchait… ? Vachement plus !

Où en est-on du sol ? Le sol marche toujours de la même façon. Il est alimenté par de la matière organique qui se décompose en surface, donnant vie à toute une microfaune qui l’enrichit et l’ameublit naturellement. L’agriculture moderne est passée par là. Champs labourés, hersés. La matière organique, on lui trouve aussi une destination. En remplacement, fertilisation et traitements chimiques. Propre. champion-du-monde-de-labour_4770831

T’imagine un céréalier de la Beauce dans un jardin bio ? Le mec devient fou. Il se met à quatre pattes et commence à arracher toutes les mauvaises herbes. Et en ville, les feuilles, ramassées, dès qu’elles tombent. Des arbres en ville ? C’est joli. Mais d’un autre côté, une aberration. En résumé, nous, au lieu de marcher sur le sol, on marche sur la tête ! utilise-engrais-bio+3002003

« Moi le pédologue, ma spécialité, c’est l’étude des sols». Mais non mec, toi t’es un généraliste ! Le gars qui doit englober la géologie, la botanique, la faune, la microfaune,  la météorologie, la climatologie, l’ethnologie. Le sol, la rencontre de tout, là où peut-être tout se jouera.

Bon, moi avec tout ça, je suis toujours aussi nul en pédologie.

Ps : dès le départ, le truc dans l’écriture de ce texte, c’était d’arriver à retomber sur ses pas. C’est le cas ? Alors Andy, dis moi oui, …ou non ! Allez, en tout cas, toi qui a lu jusqu’à là, merci gars (ou fille) ! forest-floor-225248_960_720

 

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