Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
cambium
cambium
Publicité
Archives

robbie-george-a-fly-fisherman-casts-on-beautiful-autumn-day

rob-blakers-sneffels-ridge-colorado-usa

robert-llewellyn-wooden-cabin-on-lake-in-autumn

scott-barrow-snow-covered-landscape

thomas-marent-minden-pictures-dawn-with-fog-at-lowland-rainforest-danum-valley-conservation-area-borneo-malaysia

philippe-sainte-laudy-laisser-couler

philippe-sainte-laudy-novembre-rouge

richard-stockton-trees-with-fall-foliage

robbie-george-a-fly-fisherman-casts-on-beautiful-autumn-day

rob-blakers-sneffels-ridge-colorado-usa

bruno-ehrs-snow-covered-forest

cody-wood-pine-forest-in-yosemite-national-park

david-boyer-woodland-trail

diane-miller-spreewald-canal-reflection-an-area-of-old-canals-in-woods

douglas-steakley-oak-tree-forest-after-storm

feuilles-d-erable

frank-lukasseck-geroldsauer-waterfall-in-grobbach-valley-in-the-black-forest

gordon-wiltsie-fall-colored-aspens-in-san-juan-mountains-near-telluride-colorado

jamie-judy-wild-avalanche-lake-glacier-national-park-montana-usa

jamie-judy-wild-gunnison-national-forest-colorado-usa

jamie-judy-wild-nason-creek-with-autumn-leaves-wenatchee-national-forest-washington-usa

layne-kennedy-sauna-house-at-edge-of-forested-lake

medford-taylor-sunlight-through-a-cypress-swamp-with-reflections

philippe-sainte-laudy-arbres-contre-arbres

philippe-sainte-laudy-ciel-givre

Visiteurs
Depuis la création 103 609
24 décembre 2015

Immeuble 47

- Bonjour, est-ce que c’est bien là le 47 ?

(Deux ados sont assis sur des rebords de jardinières vides devant l’entrée.)

- C’est bien là m’dame, c’est nous le 47.

- Eh bien…, j’ai eu du mal à trouver, et puis, avec ce temps...

- C’est parce que vous avez pas l’habitude, c’est facile. Là-bas, c’est le 49, la le 45, voilà, tranquille.CiteTarterets

(Elle s’approche de l’interphone, avec la moitié des étiquettes en train de se décoller)

- Vous cherchez qui au 47 m’dame ?

- Je viens voir la famille Zerfaoui, ils habitent bien ici ?

- Vous voulez voir qui chez Zerfaoui ?

- Je viens pour leur fils Djamel.

- Djamel Zerfaoui, cherchez plus m’dame, c’est lui. (Le garçon se tourne vers son compère). Djamel, on dirait que c’est pour toi !

- Bonjour Djamel, tes parents sont chez toi ?

- Qu’est-ce que vous leur voulez à mes parents ?

(Le portable de la dame sonne.)

- Allo…, oui…, je ne peux pas te parler pour le moment, je suis au travail. Non, je n’ai pas eu le temps de le repasser, tu le mets comme ça, ou t’en prends un autre, et surtout, n’oublie pas de rapporter ta punition. Allez à ce soir, je te laisse. Excusez-moi… Oui, c’est toi que je viens voir Djamel. Voilà, je travail à l’éducation national. Nous travaillons sur des cas qui nous sont signalés, de décrochage scolaire.

- Décrochage scolaire… ?

- Oui, pour faire simple, il nous a été signalé que tu ne vas plus en cours depuis un mois. Je viens voir tes parents pour qu’on en discute, ils sont à la maison ?

- Oh putain, ça c’est ma mère, toujours à aller baver avec les profs, le proviseur, et toute la clique, elle me casse les couilles, toutes façons ça sert à rien, j’y retournerai pas dans votre bahut de merde !

- Oh putain Djamel, comment tu parles à la dame, tu vois pas qu’elle est toute trempée, oooh, elle est venue exprès putain, ça s’fait pas !

- Qu’est-ce tu’m’prends la tête toi, j’m’en bats les couilles, tu y es toi en cours toi, gros ?

- Qu’est-ce tu m’embrouilles, eeeeh, j’ai dix-sept ans gros, dix-sept ans, chu plus obligé tu piges ?

- Allez ça va, arrête de faire le beau là, devant les adultes, alors tu pourrais travailler, pourquoi t’es pas au travail là ?

- Bon écoutez les enfants, vous êtes bien gentils, mais j’ai pas toute la journée non plus !

- Les enfants…, les enfants…, on m’dame, on est plus des enfants !

(Le portable de la dame sonne.)

- Allo…, oui…, d’accord…, d’accord…, oui, j’en ramène…, ce soir…, ah ben non c’est sûr, ce matin tu fais autrement, ya pleins de confitures, bon allez, ça suffit maintenant Théo, je t’ai dit, je ne peux pas te parler pour le moment, allez, et dépêche-toi, tu vas être en retard !

- C’est votre fils m’dame…, ah la la, les enfants.., c’est pas facile hein m’dame !

- Comme vous dites. Enfin lui, pour le moment, il est encore à l’école, Dieu merci ! Bon, on peut monter voir tes parents ?original

- Ben déjà mon père, c’est mort, il s’est embrouillé avec ma mère ya deux jours, i s’est tiré, et ma mère, j’vous préviens, on va s’prendre la tête, même avec vous, elle va s’prendre la tête, que pour nous, on fait rien, que la société, elle nous abandonne, moi j’y d’mande rien à la société, qu’e’m casse pas les couilles c’est tout !

- Oui eh bien moi, en attendant, j’ai un dossier à remplir, et pour ça, il faut que je vois ta mère, tu comprends. Alors en ce moment, le ministère conserve encore en état le service pour lequel je travaille, on a encore le temps de s’occuper de jeunes comme toi. Seulement le nombre d’élèves dans ton cas n’arrête pas d’augmenter, et si en plus ils ferment le service parce qu’ils jugent que ça sert à rien, là pour le coup, on ne pourra plus faire grand-chose pour toi.

(Le premier garçon reprend la parole.)

- Ouah, c’est chaud pour vous m’dame, vous allez vous r’trouver comme nous, au chômage, bienvenue dans la famille !!

- Bon, on n’en est pas là. Allez Djamel, on y va ?

- Allez-y toute seule, e’m’casse trop les couilles ma mère, grave !

- Ecoutes Djamel, on va quand même prendre des décisions qui te concernent, c’est de ton avenir qu’on parle.

- Z’avez vu l’temps m’dame, là voyez, il est en train de pleuvoir sur mon avenir, i coule dans’l’caniveau mon avenir !!!

- Oualaï mon frère, comment tu parles, ma parole, tu vas nous faire du slam… vous avez vu m’dame, comment i déchire le Djamel. Faut pas vous en faire m’dame, i va p’têt percer dans la musique ?

- Ouais, beaucoup de candidats, peu d’élus…

(Le portable de la dame sonne.)

- Ah c’est vot fils m’dame, i trouve pas ses chaussures…

- Excusez-moi…,  oui…,  allo…, oui je suis chez Zerfaoui…, non pour l’instant j’ai vu que le jeune, ah…, ah…, ah…, je n’sais pas, d’accord, écoutez, je vais essayer, d’accord j’vous rappelle.

 - I z’ont dit quoi m’dame, ça y est vous êtes virée, putain si vous pouvez plus payer l’Nutella du gosse ça va êtes chaud, i va s’révolter ! Allez merde Djamel, retourne au bahut, tu vois pas que tu fous la dame dans la merde !

- J’m’en bats les couilles de son Nutella. Sans déconner, allez pas voir ma mère m’dame, elle va encore plus vous démoraliser !

- Je suis obligé, il faut qu’elle signe mon papier. Bon sang, qu’est-ce que j’ai froid.

- Quand i pleut faut s’abriter m’dame, c’est du bon sens ! I vous file même pas une caisse pour faire les visites ?

- On en a, mais pas assez, restriction budgétaire…

- Eh ouais, si vous bouffez toute la tune dans les bagnoles, après vous pouvez plus nous en donner, vous pouvez même pas nous payer le kebab ? Et après on vous montrerait pour reprendre le bus.

 (Le portable de la dame sonne.)

- Allo…, oui………….. Oui, alors écoutez-moi bien, j’en ai encore trois à voir sur le quartier des goélands, et maintenant, vous me dites que j’ai encore les hirondelles à faire, si vous voulez que je vous en trouve des noms d’oiseaux, moi, je vais vous en trouver bandes d’emplumés, allez vous faire foutre.

- Oualaï, comment vous l’avez gérer l’empaphé, trop la classe, t’as vu un peu Djamel, la classe quoi !

- Ouais, respect m’dame, vous avez raison, faut pas s’laisser faire. Jibril, va chercher un p’tit pot de Nutella pour la dame, allez, on vous accompagne, dites-nous qui vous voulez aller voir, on vous emmène, on connait tout ici, les hirondelles, les mésanges, les colibris, vous les avez aussi à faire les colibris ?

la_cite_rose_1

 

Lien livres perso: TheBookEdition

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité