automne
On a déjà du écrire pas mal sur les feuilles mortes, chanter même, se rouler dedans. Je les regarde ce matin, comme si c’était la première fois. Faut dire qu’elles sont tombées d’un seul coup, il a fait tellement beau, elles ne voulaient pas.
Hier, le vent s’est pointé, cette nuit, la pluie est tombée, et vlan, les camions, les aspirateurs, les camions aspirateurs, les aspirateurs camions, personne n’a rien pu faire, nous voilà retournés en enfance, les craquements sous les semelles, les caresses sur le dessus des chaussures bien lassées, ils pourraient nous les laisser quelques jours, le fric dépensé à cette activité laisserait pantois le paysan de la brousse africaine comme de tant d’autres pays, mais déjà qu’il n’y a pas plus de boulot, c’est pas le moment, alors allons-y, ramassons les feuilles, les papiers, les crottes, les canettes, et surtout les poubelles, submergés que nous sommes dès que le moindre truc s’arrête, le courant, la wifi, les trains, drôle de monde.
C’est bon, il en reste un peu sur les arbres, bien décidées à décorer encore les arbres quelques jours, c’est que bientôt les ampoules électriques arrivent, ouf, ça va faire du boulot, pourvu qu’il y ait un peu de neige à dégager, surtout pas de trop, si tout s’arrête, on est cuit !