conversation
Conversation
La conversation, tout un art... ou bien alors de la mécanique horlogère de précision ? Toi qui partage ma vie, que je croise au bureau, ou dans la rue ou que j'appelle, la règle du jeu serait-elle toujours la même...?
Je converse, je ne déverse pas, je ne te noie pas sous des tonnes de mots, de phrases, de suggestions, de propositions, voire pire de conseils...!
Je ne déverse pas, je ne fais que verser, tout au plus humecter la feuille de papier, huiler modérément la chaîne et le pignon, je sais exactement quel morceau de bois je vais déposer dans le feu moribond. (Oui poil au menton je sais !)
Je vais enfin me décider, si pour moi, la personne la plus importante, c'est moi, toujours moi, encore moi, ou si enfin, ce sera toi.
Notre moteur sera ma curiosité, que tu auras su attiser, et la tienne, que j'aurais su susciter, nous recouvrirons ensuite nos tartines avec de douces couches de générosité.
Notre frêle embarcation voguera ensuite sur de calmes flots, elle n'avancera que si nos yeux brillent, nous ne chavirerons que si nous ne nous disputons pas la barre, puis nous finirons par gagner un port, pour en descendre, nous n'avons pas vocation à converser éternellement.
Nous sommes acteurs et spectateurs de cette pièce, nous devons soigner l'entame, la chute, grimper parfois dans l'excitation, nous reposer dans l'intime.
Nous pouvons nous séparer quelques temps, il n'est pas nécessairement utile de vivre ensemble, nous savons que nous pourrons rejouer ensemble, refaire une partie bientôt, avec de nouvelles munitions.
Je ne fais qu'aligner des histoires à côté des tiennes, je perds, je te laisse toute la scène, dans une humilité de spectateur, je perds encore...
Quittons-nous pour le moment et trouvons chaque jour de nouveaux joueurs. L'humilité est belle pour elle même, elle est encore plus belle quand elle devient plaisir.
Il est temps que je te laisse, partout autour de nous rôde l'ennemi, l'ennui !
Je ne veux pas voir cette flamme qui vacille, s'éteindre, je préfère la souffler moi même. Ppfffftttt !