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13 juin 2020

Cyprès chauve ou Métaséquoïa

Vous vous promenez dans un parc, et tombez sur un conifère mort. Le contraire est plus grave... Passons ! Donc, votre conifère mort, les jardiniers n’ont peut-être pas eu le temps de le faire l’abattre. Il peut aussi avoir des raisons d’être mort: son gigantisme a fini par se retourner contre lui. Il ne trouvait plus dans le sol, devenu trop pauvre, ou trop piétiné, de quoi alimenter sa masse vertigineuse.

Mais une bise glaciale vous rappelle que vous êtes en hiver. Vous vous dites que certains conifères perdent leur aiguilles à la morte saison. Tiens, peut-être est-ce un mélèze: les mélèzes perdent bien leurs aiguilles en hiver.

Cependant, vous êtes dans un parc, lieu peu fréquenté par les mélèzes. Si toutefois vous vouliez voir des mélèzes, 2 suggestions: montez au sommet des montagnes alpines pour y découvrir le mélèze d’Europe, ou cherchez de grandes parcelles productrices de résineux dans nos régions à climat océanique, pour y dénicher le mélèze du japon.

Non, dans un parc d’ornement, le jardinier cherche plutôt le rare, l’insolite, l’exceptionnel. Les mélèzes ont deux confrères dans le monde, qui possèdent, eux aussi, la particularité de perdre leurs aiguilles en hiver.

Voici deux géants, aux racines géographiques très éloignées, mais que l’histoire a fini par faire se rencontrer. image015cyprès chauve au bord de l'eau

Nous sommes en 1637. John Tradescant le jeune, botaniste collectionneur anglais se ballade en Virginie. Il ramènera dans ses bagages, des magnolias, des tulipiers, de Virginie évidemment, le platane d’occident et le cyprès chauve. Cet dernier se fait particulièrement remarquer dans les marais de Louisiane, et aux abords du Mississipi. Du fait de sa taille bien sûr, il peut atteindre 50 mètres de haut, mais surtout par le fait qu’il peut s’épanouir dans des sols inondés, où il a la faculté de mettre en place des protubérances racinaires qui sortent de l’eau, appelées pneumatophores, qui lui permettent d’alimenter son système racinaire en oxygène, et de se stabiliser sur ces stations détrempées.xdukjsPneumatophores

A son retour, John Tradescant deviendra jardinier-chef des jardins du roi Charles 1er. John a de qui tenir: il est le fils de son père (normal...), John Tradescant l’Ancien, mort en 1638, qui fut également un grand collectionneur, botaniste voyageur, avec notamment des expéditions en Russie, au Moyen orient et en Algérie, en 1618, voyages dont il ramena lui aussi pas mal de plantes. Décidément le liste des botanistes britanniques voyageur à cette période est impressionnante. « L’Ancien » a été notamment le jardinier du premier duc de Buckingham.cypres-chauve-taxodium-distichumFeuilles composées et "spiralées" de cyprès chauve

Le cyprès chauve pose donc le pied en Europe en 1638 grâce à Tradescant, et deviendra par la suite un arbre de parc, ce qu’il est encore aujourd’hui.

Quant au Métaséquoïa, son histoire s’avère bien plus abracadabrante. Commençons par son nom : Métaséquoïa glyptostroboïdes. « Meta » est une racine grecque qui signifie « comme », comme le séquoïa donc. « Glyptostroboïdes » veut dire qu’il ressemble au  Glyptostrobus, espèce commune de cyprès dans les marais chinois. Rien qu’au nom, on sent qu’il a pas mal fait souffrir les botanistes celui-là.

Nous sommes cette fois en Chine, dans le Sichuan, en 1941. La menace d’une invasion japonaise pousse des populations chinoises cultivées à s’enfoncer dans des provinces reculées du pays, uniquement occupées jusqu’à ce jour par des paysans, certes moins cultivés, mais qui cultivent tout de même, vous me suivez.

Un forestier, T. Kahn tombe sur un arbre qu’il n’a jamais vu. Il se trouve dans un sanctuaire, et les villageois lui parlent du « sapin de l’eau ». Je ne dispose d’aucune autre information sur cette première découverte.

Toujours en 1941, un paléo botaniste japonais, le professeur Shigeru Miki travaille sur des fossiles de grands conifères américains, séquoias, cyprès chauves, et tombe sur le fossile d’une essence vraisemblablement différente et encore inconnue. Elle a la particularité d’avoir une disposition des feuilles opposée, ce qui n’est pas le cas des autres essences étudiées. Comme Miki n’a jamais rien vu de semblable sur terre, il conclut que l’on a affaire à une essence disparue.zpl118aFossile de feuille de Métaséquoïa

En  1943, un autre forestier chinois, Chan Wang, du bureau national de la recherche forestière, « redécouvre » cet arbre toujours bien installé dans son sanctuaire. Cette fois, il envoie des échantillons à l’Université de Nankin, qui vont tomber dans les mains d’un certain Cheng, dendrologiste de l’Université centrale nationale. Le professeur Cheng sent qu’il a affaire à quelque chose de nouveau, mais c’est la guerre, ça traine un peu, les crédits, tout ça… Il envoie sur zone en 1946 un étudiant pour récolter d’autres échantillons. Cette fois, il en est sûr, on a bien à faire à une essence d’arbre encore inconnue.

 Cheng va passer la balle au professeur Hu, qui repasse à Cheng, qui repasse à Hu, qui repasse à Cheng, qui repasse à Hu, qui tire… et qui marque !!! Non, je déconne ! Cheng passe bien les échantillons à Hu de l’institut botanique de Pékin. C’est Hu qui va faire le rapprochement avec la découverte du fossile du japonais Miki en 1941. Eh oui, les infos passaient bien que les deux pays soient en guerre. Du coup, les conclusions de Miki, affirmant que cet arbre caduque aurait disparu deviennent à leur tour tout aussi caduques. (C'est marrant ça !)

Ceci dit,  il était temps, car il n’en restait pas des masses de métaséquoïas en 1946 (moins de mille !). Le bois était très utilisé par les autochtones, ainsi que le feuillage pour les bêtes. Hu est en contact avec Harvard. Les américains vont envoyer des sous pour que les chinois montent une expédition, expédition menée par Cheng, pour récolter des graines, qui vont donc partir vers différents arboretums dans le monde. Harvard montera une expédition en 1948, à priori fort éprouvante, la météo n’étant pas de la partie, pour venir voir de visu, ces géants rescapés, pouvant atteindre 50 mètres de haut. Là encore, il était temps. En 1949, voilà l’avènement de la « république populaire de Chine ». Aucun étranger ne mettra plus les pieds dans ces coins-là pendant trente ans.Metasequoia glyptostroboides fall colorFeuillage automnale de Métaséquoïa

Si maintenant vous tombez sur un de ces deux grands conifères en hiver, déjà vous n’avez pas de bol, car leurs couleurs automnales, plutôt rouge vif, sont magnifiques. Ils perdent donc tous les deux leurs aiguilles en hiver. Pour les distinguer, il faut repenser à la surprise de Miki, découvrant ses fossiles de soi-disant séquoïa. Le métaséquoïa a lui, des feuilles opposées, mais aussi plus longues (2 à 4 cm), contre 1 à 1.6 cm pour le cyprès chauve, sur lequel elles sont en disposition spiralée. Leurs cônes sont de même taille, mais c’est le nombre d’écailles qui diffère, 10 à 15 pour le cyprès chauve, 16 à 30 pour le Métaséquoïa.

metasequoia-glyptostroboides1Feuilles composées "opposées" de Métaséquoïa

Cyprès chauve ou Métaséquoïa, ces deux essences n’ont jamais eu en France, d’utilisation forestière. Pour les rencontrer, dirigez-vous plutôt vers un grand parc, voire mieux, un arboretum. Si vous avez le temps, attendez l'automne: les feuilles de certains grands conifères vont donc rougir. Il sera temps cette fois, de quitter votre banc; ça vous réchauffera. L'hiver arrive. Les feuilles mortes se ramassent à la pelle et vous, vous commencerez à vous les peler !Taxodium_distichum2                                                                                                            Cyprès chauves à l'automne

Lien livres: TheBookEdition

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Commentaires
E
Vous patientez incessamment car vous ne savez pas comment faire pour couper votre arbre encombrant ? Il n’y a pas de solutions miracles. En revanche, vous avez la société qu’il vous faut ! http://buchwalter-aabtp.com/, pour une prestation de qualité avec des agents performants.
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