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4 novembre 2022

X et Y

X et Y

Prenons 2 personnes, que nous appellerons x et y. x dit : « je ne veux pas ressasser le passé ». On entend même dire, expression populaire, « du passé, faisons table rase ». Cette attitude est motivée par le souhait de mieux vivre au présent. Probablement fréquent en « coaching ». A ce stade, ne coupons pas les cheveux en 4. Ça peut se justifier. Donc, validons.conseils-pour-vivre-instant-present-bonheur-blog-etre-optimiste

Y, lui, voudrait lui, retravailler, analyser, le digérer ce passé, pour mieux vivre le présent. Pour construire, il faut de bonnes fondations. Très fréquent cette fois en « thérapie ». Laissons encore une fois les cheveux tranquilles. Attitude compréhensible elle aussi. Et donc, validons.idata_3008513_vieilles-cartes-postale-Morvan-Bourgogne_Autun---Chaumiere-morvandelle

Evidemment, si x et y sont mis en contact, ils auront nécessairement des difficultés de communication, de compréhension l’un de l’autre.

Maintenant, si x et y ont vécu le même passé, difficile, ils vont adopter des stratégies différentes de recherche d’équilibre dans leur vie présente. Mais encore une fois, le choix de chacun est recevable.

Par contre, si x et y ont vécu des choses différentes, ou si, mieux encore, x a contribué à la souffrance de y, et qu'aujourd’hui, x voudrait entretenir une relation avec y et dans le même temps, faire « table rase du passé ». On peut logiquement voir la position de x avec une certaine méfiance, voire le taxer de malhonnêteté intellectuelle. « Je t’ai fait du mal, mais je veux que nous restions amis. Pour rester amis, oublions que je t’ai fait du mal ». Spontanément, on a envie de dire : c’est quand même un peu gonflé.

Ou alors, x n’imagine pas avoir fait du mal, x ne reconnait pas avoir fait du mal. Si x refuse de prendre en compte la souffrance de y, qu’il en soit responsable ou pas d’ailleurs, comment croire à sa réelle volonté de construire une relation avec y ? Difficile. Cette « non acceptation » prend un goût « d’œillères ». Pour bien vivre le présent, non seulement il fait le choix de « faire table rase du passé » (démarche éventuellement positive), mais dans le même temps, il se met des œillères (démarche beaucoup plus négative cette fois).

papiers-peints-course-de-tete-de-cheval-avec-des-oeilleres-detail

Après, chacun dans ce genre de situation peut trouver des citations, des dictons populaires pour se justifier. Attention avec ça. Quelque soit ce qu’on pense, on peut toujours trouver dans la culture populaire des phrases sur lesquelles s'appuyer. Exemple : on peut entendre : « ne prends aucun risque » et « il faut savoir prendre des risques ». Les exemples sont à la pelle. Dans la situation qui nous intéresse, x peut dire à y : « Einstein a dit : la vie c’est comme le vélo. Pour ne pas perdre l’équilibre, vous devez continuer à avancer ». C’est le bon moment pour revenir vers nos chers arbres.

Un arbre sait garder l’équilibre, et sans avancer. Il y parvient s’il reste en bonne santé. Sa nutrition se fait par l’air ambiant d’une part (absorption de CO2), mais aussi par le sol grâce à ses racines. Donc, adaptation à « l’air ambiant » (il vit dans le présent), adaptation au sol, ce qui le ramène à ses origines (passé). Modèle d’équilibre… !4efe5d265b02c71a6612ffb69add4862--inspiration-quotes-thoughts

Et puis, revenons à notre histoire. X souhaite une « relation ». Mais le mot est trop vague. Pour une véritable relation, il faut de l’implication, se donner un peu, se livrer un minimum, ne pas se contenter de la surface, plonger un peu, gratter un peu. Difficile de croire que la chose est réalisable sans jamais se « dénuder » même légèrement. Et ce qu’on est … est toujours en partie relié à nos origines, donc à notre passé.FImage1_cover

Bien sûr, une relation peut se contenter d’être superficielle. Les sujets de conversation ne manquent pas pour ça : le temps, les enfants, les voyages, la petite robe trouvée chez machin, les bouchons du matin, pour aller à truc tu passes par chose ou par bidule ? Des tas de gens vivent comme ça. Situations hors sol, jamais chargées affectivement, déracinées. Elles auront bien du mal à nous transporter vers le dernier larron de l’histoire, celui dont nous n’avons pas encore parlé : le futur… !

 

PS : puisqu’il était question de citations, en voilà quelques unes trouvées pour illustrer notre propos de ce jour !

« Si dans le passé vous aviez été plus humain, vous n’auriez pas à faire de l’aide humanitaire dans le présent ». Stéphane Owona

« Le présent est victime du passé et coupable du futur ». Franck Dhumes

« Si tu oublies le passé et corrompt l’avenir, le présent ne te posera que des problèmes ». Thomas Vignes

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