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14 août 2017

sylvestre

Je réside au fond des gorges du Verdon. Certains de mes congénères vivent paisiblement dans les forêts voisines. D’autres moins paisibles, sont allés se nicher sur des pentes incroyables entre deux falaises vertigineuses qui surplombent ce petit ruban vert bleu ridicule, en contrebas, à cette époque de l’année. J’ai un nom peu original pour habiter en forêt. D’autant que mes frères et moi, nous ne cultivons pas la rareté. Nous connaissons bien toute l’Europe, du Nord au Sud, de l’Ouest à l’Est. Qu’importe, nous nous faisons si bien remarquer par la couleur vive de notre jeune peau.

SAM_1546

Moi perso, j’habite dans un camping municipal au bord du Verdon. Je n’ai comme compagnons que des frères. Nous avons investi ce rivage bien avant la venue de ces hommes vivant sous tente. Notre  disposition « libre» le montre. Les emplacements des campeurs ont du s’adapter. Un des derniers venus cette année a toujours la tête en l’air. Il faut dire que nos membres doucement sinueux garnis d’une dentelle de petites aiguilles et de petits cônes entrouverts nous donnent une belle légereté.

100_1962

Je le trouve bien présomptueux de délaisser ses sandales. D’accord ses envies de liberté et de lâcher prise se portent préalablement sur ses pieds. Mais notre inlassable besoin de conquête nous pousse à dissimuler dans les herbes sèches sous nos pieds à nous, de multiples pommes aux écailles bien rugueuses pour ses plantes de pied à lui, pourtant recouvertes d’une belle épaisseur de corne. Bah, quelques séances de réflexologie assumées et il en prendra de la graine...

SAM_1563

Dans ce camping aux airs d’aire naturelle, bien des hommes ne font que passer, une ou deux nuits, avant de remonter, vers le Nord j’imagine. D’autres nous adoptent comme camp de base pour une période plus longue, entre deux activités. Nous aurons prodigué tous les après-midi une ombre légère qui laisse passer la lumière, idéale pour la sieste tranquille de ceux qui seront parvenus à se débarrasser de cette obsession du faire.

Bientôt tout ce petit monde sera parti. Nous redeviendrons une forêt clairsemée au bord du Verdon, essayant de soigner quelques bobos comme ces discrètes boules de gui continuant de garnir méticuleusement nos couronnes. Cette agitation estivale ne nous aura guère perturbés. Les allées, toujours en gravier, respectent nos racines. Nous aurons prêté bien volontiers nos troncs pour quelques nuits de hamac ou l’accroche temporaire de fils à linge.

SAM_1555

Espérons abondantes les prochaines pluies d’automne pour nous humecter un peu. Et puis le Verdon a trop des allures de vermicelle. Il est temps qu’il retrouve le tumulte bouillonnant de ses eaux. Redire à ces insolentes falaises et ces cohortes inombrables de grosses grenouilles noires casquées qui est le maître en ces lieux. 

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