Cherchez les poissons
Trouvez dans le texte ci-dessous le plus possible de noms de poissons ou produits de la mer.
Le requin, avec sa tête d’anchois était accoudé au bar dans ce lieu où les morues s’entassaient comme des sardines comme pour se mettre à l’abri des maquereaux. Au beau milieu de ce banc, une grande perche, les cheveux bien lissés avec la raie au milieu, ne passait pas inaperçue. Non seulement, elle était loin d’être muette comme une carpe, au point que même ses talons pointus crépitaient sur le sol fraichement carrelé, mais il fallait en plus qu’elle se tortille telle une anguille au milieu des ombres. Un vieux loup de mer au fond de la salle, dans une veste improbable de grenadier de l’Empire, qui semblait faire le mulet depuis pas mal de temps, l’avoir repérée. Sa peau plissée au teint de rouget de fond de caisse laissait à peine entrevoir ses yeux de merlan frit qui contrastait au plus haut point avec ceux de la fille, qui faisaient davantage penser à ceux d’un aigle fin, tant tout son corps montrait à quel point elle était vive. Les mains du vieux crabe semblaient vouloir embrocher la sirène qui commençait déjà à devenir pâlotte.
Mais le squale au comptoir ne l’entendait pas de cette oreille. Il devait avoir avalé un turbo entre deux cacahuètes tant il remonta vite vers le vieux tel un saumon la rivière, pour commencer à le haranguer passablement. Il faut dire que la murène à talon n’avait rien d’un thon. Le vieux homard aigri, auquel même St Pierre aurait bien eu du mal à donner sa bénédiction, rangea cependant bien vite ses pinces et la belle à la poitrine de limande, qui avait senti le coup de chaud telle une dorade sortie du four, rejoignit prestement avec des pas d’araignée, ses semblables.
Toutes les bouches se remirent à jacasser telles des huitres voyant arriver le citron. Mais la vieille barbue derrière le comptoir, qui devait avoir passablement abusé du vin blanc, se mit à étriller tous les clients, les mettant tous dans le même moule. Une vieille rascasse qui ne voulait pas s’en laisser compter, se fit elle aussi stopper net par un sans appel : « C’est assez ! ».
Vous êtes à 40 ? Chapeau !