Pas moi qui m'en occupe

C’est les vacances, pour mon cerveau aussi on dirait. C’est peut-être ça ma vraie « désintox », je vais peut-être parvenir à écrire des choses intéressantes, qui sait ? Je parcours amusé les unes des « hebdos », toujours les mêmes recettes pour vendre du papier, même pendant l’été, je suis guéri, je n’achète plus, je compatis, ils en vivent, j’ai le luxe que moi non !

Sur les toits aux alentours, les cheminées ont l’air de passablement s’ennuyer, qu’est-ce qu’elles font là pendant tout l’été, plus rien n’en sort. Il ne resterait que les antennes télé, si on pouvait aussi les enlever, pour que rien ne rentre…

Je me dis que j’ai fait de gros progrès ces dernières années : grimper en haut des montagnes, c’est fatiguant, passer des heures à trouver une place, et encore que pour titine, avant d’en trouver une pour sa serviette sur le sable, quelle misère…

En parlant de poser ses fesses rien qu’en restant chez soi, les possibilités sont considérables, chaises strictes devant des tables de cuisine, chaises plus jardinières dans des vérandas, chaises blanches rigides presque rugueuses de jardin qui bientôt feront grise mine, le transat et toutes ses possibilités d’inclinaison, chaises longues regrettées, savoureuses siestes quand le sommeil, de soleil, vient à l’emporter.

Sympa ma rampe de balcon, ma vie ne serait pas la même sans elle, j’habite tout de même au quatrième. Elle tient aussi des jardinières, oui alors les jardinières… je peux avoir le plaisir de les regarder, mais elles mangent tout mon espace, et puis mesdames exigent d’être régulièrement arrosées, quel labeur, heureusement, c’est pas moi qui m’en occupe.

Tout comme ce délicieux matou, qui adore se coucher sur les papiers qui trainent, donner des croquettes, ramasser les petits colombins dans le sable fin, quel ennui, c’est pas moi qui m’en occupe…

Cette nuit, j’ai été bercé par le doux cliquetis des arrosages automatiques, « si tu veux un beau jardin, il faut arroser ! » J’ai pensé à tous ces litres d’eau, potable en plus, perdus à tout jamais, bon, rien ne se perd disait Lavoisier, espérons. Tiens, le voisin, justement, il a fini de nettoyer son jardin, il ne lui reste plus qu’à vider la brouette.

Ça me le fait à moi aussi, on est sur le point de finir, et puis, on laisse le dernier truc en plan, on mettra ensuite des jours pour le faire. Pas mal de choses trainent sur la table, les chaises, arrive le temps où on n’en peut plus, alors, c’est parti, on range. Quand tout sera « à sa place » nickel, on sera heureux, rassuré de on ne sait quoi. Et puis, de peur de mourir peut-être, on déposera un objet sur la table, un vêtement sur une chaise.

Tiens le félin se pointe, il veut faire de l’ordinateur, du frotti frotta, du ronron, faux-j’ton oui, il n’a plus de croquette. Sa patronne dort encore, mince, faut que j’m’en occupe. C’est pas grave, j’ai fait ma p’tite crotte, chui content, bonne journée !