Sortie botanique
Avant toute chose, les secrets d’une sortie botanique réussie…
Génial, la forêt regorge de projectiles en tous genres, moult morceaux de bois, pommes de pin, glands, faines, bogues de châtaignes. Restez fermes pour proscrire le tir à balles réelles, du genre châtaignes ou marrons en tir tendu, ça peut être dangereux tout de même. Vous trouverez aussi tout un assortiment de bâtons, qui pourront faire office de canne, mais en général on s’en servira plutôt pour les fracasser sur les troncs d’arbres ou pour botter le cul de ses petits camarades. Eh oui, le jeune forestier n’a pas encore acquis l’infinie sagesse que lui conféreront bientôt les grands végétaux qui se penchent, compréhensifs sur sa fougue d’adolescent qui mange encore trop de hamburger.
En parlant de nourriture, n’en sous estimez pas l’attrait. Certes le professeur perdra toute écoute de ses jeunes scarabées à l’approche de framboisiers, fraises des bois, myrtilles, mais ce sera bien pire à l’automne en présence de noisettes, ou mieux encore de noix. Vous observerez des expériences gustatives inédites comme voir votre petit monde se mettre à manger des faines, des glands, et même des châtaignes crues. Ces trouvailles seront ce jour-là, délicieuses, que ce jour-là, c’est comme ça. Ne vous en offusquez pas, il faut bien qu’imprégnation forestière se passe.
Vous pourrez à cette occasion voir chez qui cette imprégnation a commencé, par l’observation de quelques connaissances acquises dues aux réminiscences de l’enfance. Le pissenlit en graine soufflé dans les yeux, le tube de cette même plante, utilisé en sifflet. Beaucoup mieux, les fleurs de bardane, utilisées en projectiles collants, ou alors le gaillet gratteron, merveilleux poisson d’avril végétal. Vous ne pourrez échapper aux grands classiques : poursuivre ses congénères avec des tiges d’ortie, sans oublier le fruit de l’églantier préalablement ouvert, ou si vous préférez le poil à gratter, pour le glisser dans le dos de ses petits camarades.
Oh, j’allais oublier… Si toutefois vous avez la chance qu’il ait plu dans les heures précédentes, secouer l’arbre contre lequel s’est appuyé votre acolyte, bon élève sérieux en train de prendre des notes, c’est le top. Tout cela n’est qu’un inventaire de toutes les possibilités, qui ne demande qu’à être compléter tant il faut impérativement libérer le génie créateur du forestier en herbe.
Sanctionnez impérativement les arracheurs de mousse sur les arbres, sur les pierres, c’est insupportable, poussez une gueulante au premier lancé de bébé corbeau tombé du nid, c’est odieux. Sur le retour, tirez un brin d’herbe doucement pour en mâchouiller la base, sucrée en marchant, garder encore un temps votre canne, avant de la laisser tranquille à l’entrée du village, merveilleuse promenade en vérité !
Lien livres: TheBookEdition