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16 avril 2015

hameçonnage

Dans le merveilleux livre de Francis Hallé, « Eloge de la plante », à recommander à tous les amoureux du monde végétal, on trouve une citation de Albert Szent-Györgyi, illustre scientifique hongrois, ayant émigré aux Etats-Unis en 1947, découvreur entre autre de la vitamine C : « Lorsque je vais à la pêche, j’emporte toujours un gros hameçon. Je sais bien que de toute façon  je ne prendrai rien, mais je trouve qu’il est beaucoup plus amusant de ne pas prendre de gros poissons que de ne pas en prendre de petits. »

hamecon-double-ryder-mustad

Merveilleuse formule, très adaptée au grand chercheur qu’il fût, comme à tout chercheur d’ailleurs, oui mais voilà, nous ne sommes pas tous chercheurs, la plupart du temps, simples pauvres pêcheurs plutôt, et, c’est malin, sa formule m’a trotté dans la tête toute la journée !

Car justement du point de vue du pêcheur, qui dit gros hameçon, dit gros poisson, ce qui nous embarque, pas forcément en barque soit dit en passant, plutôt dans de gros bateaux à moteur, pour faire de la pêche au gros. Cette activité tient plus du sport que la pêche. Photographiquement parlant, on a plutôt droit à des mecs un peu friqués sous le soleil des caraïbes, tenant par le bec, si je puis dire pour des poissons, leur prise record, qu’ils sont obligés de soulever très haut s’ils ne veulent pas que la queue du poisson traine par terre, ce qui n’est pas très esthétique pour la photo, et salissant, à la fois pour le poisson, et éventuellement pour les chaussures du pêcheur aussi.

J’ajouterais que dans ce « sport », la relation du pêcheur à la nourriture, que lui procure le poisson, est assez mince, qui pourtant lui ne l’est pas. L’activité est en général peu illustrée par de beaux mets à base de poisson, à la crème de noix de coco par exemple, ou toute autre préparation qui aurait votre préférence, je ne m’immiscerais pas dans votre choix sur ce point, qui de toute façon n’est pas spécialement écailleux pour le thème qui nous intéresse, thème que je serais bien en peine de définir d’ailleurs.

Evidemment, la formule de Szent-Györgyi, d’un point de vue cinématographique cette fois, tient encore pas mal la route. Dans le très beau film de Robert Redford, « Et au milieu coulait une rivière », on découvre le monde merveilleux de la pêche en rivière, l’harmonie entre un père et ses deux fils, la transmission du savoir au milieu d’une nature resplendissante.

peche

Mais bon, il n’est pas con le Robert, il sait bien qu’il ne va pas pouvoir tenir deux heures à nous montrer ses trois protagonistes à taquiner la truite, et du coup Brad Pitt se voit contraint de dérailler grave, super pour le conflit, et adieu un peu les poiscailles.

A contrario, avec du très gros, pas de soucis pour tenir la distance. Steven Spielberg ne s’est pas embarrassé, il est allé directement choisir ce qu’il y a de plus gros, avec une bonne rasade de danger par dessus, et on s’est retrouvé avec les dents de la mer, et là, pas la peine de se torturer l’esprit pour le « scénar », un poisson, un bateau, trois bonhommes, et ça roule, enfin ça flotte, enfin presque jusqu’à la fin, avant que ça coule!les-dents-de-la-mer

Et ça marche très bien aussi avec les animaux terrestres. Jean Jacques Annaud nous refait le coup avec deux chasseurs et un bon gros nounours dans « l’ours ». Tiens, c’est marrant, dans le film, on voit la grosse bête se nourrir, avec des poissons justement, on en sort pas !

Non, plus sérieusement, écologiquement, il vaut mieux rester avec des petits hameçons, et des petits poissons. Citez-moi de tous petits poissons…, ah vous voyez, vous faites moins les malins, vous en restez muets comme des carpes ! C’est marrant, le mot qui nous vient dans ce cas là, c’est plutôt le mot « friture », qui s’avère être le nom d’une nourriture, plus que le nom d’un poisson, comme si, plus le poisson est petit, plus le lien à la nourriture est essentiel. C’est bien normal. Quand vous pêchez de la « friture », pour nourrir votre famille le soir, vous n’avez pas intérêt à chômer vu la taille des prises, et quand vous avez atteint la quantité nécessaire, vous en avez tellement plein les nageoires, que vous ne vous aventurez pas dans la « surpêche » ! Ce qui est pas mal quand va à la pêche au petit, comme les « petits » sont bien plus nombreux, on a au moins la satisfaction d’en attraper pas mal, la « friture » n’est donc pas irréalisable, et peut donc vous nourrir.

Aaah tout cela n’est pas simple : il ne faut pas que l’aspect nourriture devienne trop dominant non plus, car à ce moment-là la notion de plaisir en prend un coup. Regardez, si vous allez à la pisciculture, à peine votre bouchon trempe dans l’eau, et paf, non pas plouf, vous choppez une truite. Vous avez tôt fait de vous retrouvez avec plein de bouffe, mais sans aucun plaisir. Les conséquences ne vont pas tarder à se faire sentir, et le poisson, c’est bien connu, ça schlingue ! Vos truites, vous les avez attrapées avec tant de facilité, que vous n’avez plus aucun plaisir à les manger, alors que justement vous en avez plein. De plus, vous vous faîtes engueuler en rentrant à la maison, « que veux-tu que je fasse de tous ces poissons ? » Vous vous retrouvez avec un problème de « trop plein », terme d’autant plus adapté, que vous vous êtes refaits engueuler car vos poissons ne sont pas vidés.

Tout cela serait donc une question d’équilibre, entre grosseur de poisson, plaisir de pêche, et nourriture, et l’équilibre comme chacun sait n’est jamais simple à atteindre, y compris l’équilibre alimentaire, si vous étiez amené à manger trop de poisson. A ce stade, je ne peux que vous faire une suggestion, en l’occurrence, pas de menu, mais bien de pêche.

Revenons à l’équilibre : si vous le maîtrisez bien, dans une barque par exemple, alors quitte à ramer un peu, vous voilà au milieu du lac, en train de surveiller votre ligne, non je ne parle pas de votre corps, mais bien de la ligne de la canne à pêche. Prenez quand même à manger, car vous risquez de crever la dalle, ce qui est bon, c’est vrai, pour la ligne. Dans ce cas de figure, les prises seront rares et incertaines, vous ne mangerez pas à votre faim tous les jours. Votre activité sera contemplative, vous finirez par ne faire plus qu’un avec les éléments naturels. Il n’y aura plus que vous, l’eau, le ciel, et ce fil qui tombe du deuxième pour plonger dans le premier. Je ne vous le cache pas, les premières heures seront terribles, elles verront défiler dans votre esprit jusqu’à des nuggets de poulet, des hamburgers Mac Do, cela pourra aller jusqu’au poisson pané. Insistez encore un peu avant de manger le restant de votre sandwich que vous aurez eu l’intelligence de garder. Mâchez-le longuement avant d’avaler car il vous faudra encore des forces pour atteindre la berge.

Affamé, vous savourerez tout de même votre plaisir. Tout comme Szent-Györgyi, vous n’aurez rien pris, mais tranquillisez-vous, vous aurez bien ramené quelque chose quand même : pendant ces quelques heures, vous aurez fait quelque chose qui n’aura servi absolument à rien, c’est génial ! Vous n’aimez pas ma chute ? Pas grave, dans le contexte, on peut bien se permettre une queue de poisson… barque_en_marne

Lien livres: TheBookEdition

 

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Commentaires
B
OH OH : <br /> <br /> TU POUSSES LE BOUCHON UN PEU TROP LOIN MAURICE
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