Déambulatoire

J’étais convoqué pour une opération au CHU, à 7h00 du mat. Tout avait super bien commencé : mon réveil avait sonné à l’heure, 4h45. Mon taxi était à l’heure, 5h45. Le trafic était fluide, je me retrouvais dans le service à 6h45, installé dans ma chambre à 7h00. Un petit passage d’infirmière à 7h30, tension, température, pas d’allergie, ça baignait… ça ne beignet pas !!!

Je pouvais prendre mon temps pour revêtir ma combinaison d’opéré, les grandes manœuvres ne commenceraient qu’à 8h30. Le brancardier me descendrait au bloc à 14h30, je vous épargne le calcul, 7h30 à ne rien faire…

Peu m’importe les désagréments : à jeun depuis la veille au soir, je ne repartirais qu’avec deux mini boudoirs et deux biscottes dans le ventre, qu’à cela ne tienne, mais pas casse la graine. Le service était mal chauffé, je me suis saucissonné dans ma couverture, ayant eu la bonne idée de revêtir mon linge d’un millimètre d’épaisseur vers les 8h15, bon élève que je suis.

Banal, et puis, je reste un privilégié sur cette terre où règne partout la misère, alors… je me prosterne devant toi, Ô chirurgien tout puissant.

Pendant 7h30, personne n’est venu me dire quoi que ce soit, personne, on fait rentrer tout le bétail à 7h30 du mat, et après, on vient chercher la viande au fur et à mesure, je serais moi-même extrêmement gêné d’imposer cela à quelqu’un.

De quoi arrivé complètement énervé au bloc, mais il me faut continuer à rentrer mes griffes quand je me fais rabrouer parce que je bouge quand ça me fait mal, pas question de se rebeller devant toi, Ô maître, tu es le roi, je me dois encore plus de te respecter car je n’aurais pas eu de dépassement à te refiler sous la table…

Le lendemain, visite de contrôle chez mon « ophtalmo » au cabinet. Regardez en bas, regardez en haut, prenez bien votre traitement, trois minutes de « consult », 50 euros. Tiens c’est lui qui m’avait opéré la dernière fois, 90 euros de dépassement à régler pour une opération dans 3 mois, encaissés deux jours après. Des coups à redevenir communiste !

Comments

[cambium]

OH GG TU DIS VRAI MAIS MAINTENANT LE MONDE A CHANGE. DONC IL FAUT QUE TU SOIS RICHE POUR PAYER LES DESSOUS DE TABLE OU ALORS TU CREVES. TU AS LE CHOIX.

[Veit]

C'est vrai que pour encaisser le pognon, il vaut mieux que ce soit le patient qui paie et pas la Sécu, via la carte vitale. Elle pourrait ne pas avoir une approche de cochon (qui s'en dédit bien sûr) de payant.