Millau
Je serais sur un petit sentier forestier, traversant les causses, cette balafre de bitume viendrait mettre en péril mon équilibre, moi, seul au milieu de la nature. Mais à cet instant, je déroule le long tapis de mes kilomètres sur l’asphalte. Je devine le grand viaduc très proche maintenant, mais le lointain se veut mystérieux, inhospitalier. Les arbres ont presque tous abandonné la partie, seuls quelques pins malingres résistent, libre à moi de continuer, le ciel devient de plus en plus noir, je pourrais encore renoncer, seraient-ce les larmes de mon cœur que je vois perler sur le pare brise entre deux coups d’essuie glace...
Au détour d’un virage, le voilà qui surgit, presque par surprise, comment parvenons-nous à construire des trucs pareils. Pourtant la suite du voyage s’avère encore plus magnifique, les ciels de l’Aveyron sont immenses, grandioses, changeants, il faut pourtant soutenir la comparaison, sur cette musique du « final » de « Thelma et Louise », imprégnée des décors grandioses du grand ouest américain.
Je finis par quitter la « highway » pour m’enfoncer au plus profond de la forêt de conifères, il s’agit désormais de disparaître de se fondre pour ne peut-être plus jamais revenir.
Je rassure les aficionados de « Thelma et Louise », qui regarderont jusqu’à la fin, j’ai finalement choisi de continuer encore un petit bout de chemin… !!!