pont d'Aquitaine
Pont d’Aquitaine
Je monte dans ma caisse, prêt à rejoindre la grande messe matinale du carbone. Combien sommes-nous, des millions, des milliards, en quelques décennies à peine, nous aurons brûlé toute l’énergie fossile de la terre. De grands végétaux fatigués bordent nos trajectoires, cette nuit ils ont soufflé un peu, ils ont respiré, comme nous, de l’oxygène. Maître Soleil se réveille, leur intimant de se remettre au travail, comment parvenir tous les jours à bouffer tout ce CO2, avec toutes ces particules en dépôts sur les cuticules. Les conifères ne changent pas leurs aiguilles chaque année, les feuillus s’en sortent mieux, à chaque printemps, balles neuves, toutes ces feuilles qui tombent vont désormais contaminer leur garde manger. Le soleil nous nargue, nous voudrions tant capter son énergie, ou la reproduire, lui à qui, déjà, nous devons la vie. Tiens, j’arrive chez les hommes en bleu, eux nous amènent déjà la lumière à la maison, fruit de l’atome, lui-même fruit, recouvert d’une peau fragile, et à l’intérieur, des pépins qu’on espère stériles.
Pont d'Aquitaine