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6 septembre 2014

Paris

Paris

 

Le nombre de fois dans une vie où l’on débarque dans une gare parisienne… Mickaël est originaire du sud est de la France,  plus accoutumé à la gare de Lyon. Mais ce matin de novembre 1981, le train en provenance de Copenhague entre en gare du Nord. L’arrivée sonne la fin du voyage, ce petit moment de vie en apesanteur où l’on est si bien. Heureusement le voyage ne nous quitte pas d’un seul coup, il reste encore la gare, ses odeurs, ses sons, l’addition de tous ces moments de vie qui sont venus s’engouffrer dans cet univers de métal, ces départs, ces retrouvailles, ce quotidien si répétitif pour certain, rythmé par les annonces des hauts parleurs. Mickaël se dit qu’il aimerait bien travailler dans une gare. D’ailleurs, Mickaël se dit qu’il aimerait bien travailler partout, faire tous les métiers, connaître la vie de tous les hommes, vivre tout, pour tout comprendre, pourquoi vouloir tout comprendre, il en a foutrement aucune idée, c’est comme un quête qui ne le lâche pas.gare-du-nord-architecture-d50b20T650

En attendant, Mickaël est devant la gare, il fait beau. Patrick doit venir le chercher. Patrick était le directeur de la colo que Mickaël a fait comme animateur l’été dernier. Il s’en est suivi une relation d’amitié malgré leur différence d’âge. Et puis, Patrick est célibataire, c’est plus pratique malgré tout pour recevoir des amis à la maison, d’autant que, en l’occurrence, il s’est proposé pour héberger Mickaël, le temps qu’il voudra. Patrick est souvent très moqueur, voire critique, envers les femmes, Mickaël ne sait pas trop pourquoi, son petit doigt, déjà un peu plus. Mais en attendant, un petit séjour parisien, découvrir la capitale, y vivre, y travailler, pourquoi pas.

Mais Patrick est en retard, et c’est un autre personnage qui s’approche. Cheveux gris, la cinquantaine environ, des couleurs de fringues improbables, chemise rose, foulard vert pomme, ou alors l’inverse, manières évidemment un peu raffinées. L’homme se veut accueillant, prêt à héberger lui aussi Mickaël, le temps qu’il voudra, notre homme ne fait pas la sortie des écoles pour repérer les petites filles, non, lui, c’est la sortie des gares, pour repérer les jeunes garçons, qui un beau matin, un peu perdus, sortent timidement d’un train de nuit, venant d’une province, elle aussi perdue, dont ils se sont échappés.view-from-window

L’homme insiste un peu, juste ce qu’il faut, mais pas trop. Ouf, Patrick arrive, et Mickaël raconte sa mésaventure, ce qui amuse beaucoup Patrick, qui n’est, en 1981, encore, qu’un « passionné de relations privilégiées entre amis », masculins de préférence. Il faudra encore deux ans à Patrick, pour avouer son homosexualité, et la vivre pleinement. Paris l’aidera beaucoup bien sûr. Mais là tout de suite, le fait n’est pas avéré, et dans cette relation d’amitié qu’ils vont pouvoir vivre pour la première fois au quotidien, dès le début, la couille est « dans le pâté » !

Le non dit prend trop de place dans cette relation où on s’enorgueillit justement de tout se dire. Mickaël ne ressent que trop l’impossibilité qu’ils rencontreront à déjouer ce piège. Une fois de plus, il se retrouve confronté à un proche qui a le souhait d’actionner pour lui les leviers de commandes, en s’imaginant que c’est du tout cuit. Il est en route pour un deuxième échec, on n’a pas tous les jours vingt ans, dommage pour Paris, à vingt ans, il aurait bien un peu prolongé l’expérience, il ne retrouvera plus jamais cette attirance pour la capital.

Fin décembre, déjà, Mickaël monte dans un train pour Annecy, premier retour au bercail, petit goût d’échec, bien vite oublié, en voyant le sourire de sa mère sur le quai de la  gare, assurément, Mickaël est un enfant aimé, cet amour le portera, il pourra bientôt repartir pour de nouvelles aventures.

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