Mondial

Mondial

Les brésiliens se sont saignés pour construire tous ces stades, et les infrastructures pour s’y rendre, ils ont failli ne pas être prêts, les médias nous en ont rabattu les oreilles, allait-on finir par jouer la finale sur la plage de Copacabana…

Mais voilà, une fois encore le petit ballon rond recouvre tout, vingt deux bonhommes sur une pelouse, à ce disputer cette boule de cuir avec une cage de chaque côté, et tout est oublié. Dans quelques jours, tout le monde repartira, on laissera les brésiliens se démerder, on leur laissera éventuellement gagner la finale, pour que ça ne soit pas trop le bordel, et l’on se retrouvera au Qatar. On regardera moult reportages sur les conditions dans lesquelles les pauvres de l’Asie toute entière seront venus construire d’autres stades, climatisés peut-être même, et dès le premier coup de sifflet, on oubliera.

Partout sur terre, on crève la dalle, balle au pied, et sur les terrains du Mondial, les stars ne peuvent écouter de la musique qu’avec les casques de la marque retenue, car sponsor, de la Fifa, on est complètement dingue.

Nous avons tout devant les yeux pour savoir que c’est dingue. Nous avons tous des amis, footonégatifs, qui n’ont pas qu’à se baisser pour ramasser les arguments à la pelle, regarder tout cela avec dédain, et nous prendre pour de pauvres naïfs, complètement abrutis.

Et pourtant, tout comme ces machines à sous dans les foires, avec ces amas de pièces prêtes à tomber, et qui ne tombent pas, sauf pour nous permettre quelquefois de repartir avec un cadeau complètement naze, ça marche. Mais, bon Dieu, Michel Chevalet, reviens, reviens nous dire, « comment ça marche ! »

Je me sens comme un pauvre vagabond au milieu de ce tumulte, un peu «à la ramasse ». Les incorruptibles lucides, « donnons à la populace du pain et des jeux  pour continuer notre petit business », me gonflent, drapés dans leur certitude de posséder l’intelligence suprême, face à nous, pauvres tâches. Les « footeux » sont encore plus désespérants de connerie, complètements aveugles, face aux millions des transferts, aux milliards des stars, au dopage, et à la niaiserie des interviews des footballeurs, passés en trois secondes de la cité à la « com. » hyper médiatique.

Allez Bill, attaque la synthèse, vas-y, purée ! Je cale un peu… non…c’est archi faux, je ne cale pas du tout, bluffeur que je suis…

Le foot est bourré de défaut, le fric, le dopage, la connerie des paroles qui ne veulent rien dire, les erreurs d’arbitrage qui font basculer un destin, les beuveries paillardes, le patriotisme à quatre sous. Quand l’arbitre siffle le début du match, tout disparait s’efface, nous revoilà enfant, spectateur de beau jeu et de dramaturgie. Le foot réunit sur son dos toutes ces caricatures, toute cette débilité, toute cette folie, aucun autre sport n’est à l’image à ce point, du monde dans lequel on vit.

Ouh là vachement sérieux la synthèse mais bon, c’est quand même toujours un exercice à devoir retomber sur ses pattes, en livrant une explication plus ou moins convaincante pour dire que oui, moi aussi, je regarde !!!

Bravo à Pascal Praud sur I télé, un régal pour les footeux décalés comme moi, avec Pierre Louis Basse toujours dans les bons plans, juste pendant l’écran pub de tf1, le top…

Comments

[maneno]

Moi aussi je regarde juste quand ça bouge, quil y a des buts, cf le 7-1 NL-Brésil que j'ai vu en terrasse d'un bar de Tarascon. Mais c'est vrai qu' on nous rEbat les oreilles avec ce mondial qui rend les foules amnésiques ou tout simplement les défoule !!!